Tabac, pressing, opticien, boutique de vêtements, cave à vin … Ils sont commerçants à Privas (8 300 habitants, Ardèche) depuis des années. Cet été, le quotidien régional Le Dauphiné Libéré dresse quelques portraits de commerçants historiques du centre-ville. À commencer par un couple de buralistes depuis 35 ans …
Le Tabac Vernet, installé cours de l’esplanade, est devenu une institution au sein de la ville- préfecture. Les deux gérants de 59 ans sont bien connus des Privadois. Ils ont « une clientèle fidèle ». Il faut dire que le couple ardéchois, Cathy et Christophe Vernet, est à la tête du bureau de tabac depuis maintenant 35 ans. « Quand on a débarqué, on était les plus jeunes, mais maintenant, ce sont nous les vétérans », sourit Cathy Vernet.
•• « On a exactement pris la relève le 5 juin 1989 », se souvient le Privadois. « Avant, je travaillais dans une usine au Petit Tournon. Mon épouse travaillait chez un notaire. Reprendre ce tabac, ça a été une opportunité. Puis on avait cette volonté de travailler ensemble. »
« Je me régale. C’est un métier fabuleux. Je bosse le matin et mon mari l’après-midi. On n’a jamais eu d’employés, on tourne à deux. En fait, je n’ai jamais eu l’impression de travailler. C’est surtout le côté relationnel qui me plaît dans ce métier », affirme la buraliste.
« Le temps passe très vite. Honnêtement, je n’ai pas vu le temps passer… J’adore ce que je fais. Rien qu’en étant dans mon magasin, je voyage ! On rencontre et on discute avec énormément de gens, dont des touristes. Des Allemands, des Belges ou des Hollandais bien sûr… Des gens qui font un grand tour de France à vélo et qui passent par l’Ardèche. Mais on a également eu des Japonais, Canadiens ou Américains. Même si je ne parle pas très bien anglais, j’arrive toujours à me faire comprendre et à échanger avec eux. En moyenne, on accueille près de 300 clients par jour » détaille Christophe Vernet.
•• « Il peut m’arriver de confier mes soucis à mes fidèles clients et eux aussi… Au fil du temps, on crée même des amitiés », poursuit son épouse. Le couple ne songe pas encore à la retraite. Mais une chose est certaine : lorsqu’ils arrêteront, ils auront la volonté que « ça reste un bureau de tabac ». Car cela fait « près de 130 ans » qu’un bureau de tabac est implanté cours de l’esplanade.
Si un point négatif est à souligner dans leur profession, c’est peut-être celui-ci … « Encore une fois, j’adore mon métier et je ne voudrais pas l’échanger avec un autre. Mais on se rend compte toutefois que l’impolitesse est grandissante. Il y a de plus en plus de personnes qui rentrent dans la boutique sans dire bonjour ou merci et ce n’est pas normal » affirme Cathy Vernet. « Je sais que ma sincérité est parfois déplaisante. Mais s’il n’y a pas de « bonjour », je ne sers pas le client. C’est aussi simple que ça », ajoute la buraliste « au caractère bien trempé ».