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31 Déc 2022 | Observatoire
 

Fin novembre, le géant suisse a lancé en France et dans sa patrie d’origine sa première capsule sans aluminium. Plus précisément, un emballage à base de pulpe de papier compressée, et donc compostable à la maison

D’après Le Figaro, c’est une petite révolution pour le groupe suisse, qui a toujours avancé que seul l’aluminium assurait la fraîcheur et le goût de ses nectars.

•• Pour préserver ce qui a fait la réputation de Nespresso, une couche de biopolymère doublera l’enveloppe en papier. « L’idée était de ne pas se précipiter pour s’assurer d’avoir un emballage certes compostable, mais qui offre un café aux standards de Nespresso. Cela a nécessité trois ans de R&D » détaille Guillaume Le Cunff, PDG monde de la célèbre marque du groupe Nestlé.

« Nous ne remplacerons pas les capsules en aluminium, c’est bien une alternative pour nos clients. » Quant aux capsules pour son système Vertuo, la version biodégradable attendra encore deux ans.

•• Cette initiative témoigne de la volonté du groupe d’avancer sur les sujets de RSE (Responsabilité sociale des Entreprises). Il est bousculé depuis des années sur l’impact environnemental de ses dosettes en aluminium, malgré les efforts faits – notamment en France — pour structurer des filières de recyclage de ce matériau.

Le lancement de cette capsule sans aluminium, vendue entre 40 centimes et 50 centimes l’unité, dans la moyenne de ses capsules classiques, est majeur sur d’autres plans pour Nespresso. Notamment face au reflux de ses volumes mondiaux enregistré cette année, assez logique après les pics de consommation de plus de 10 % constatés au plus fort des confinements partout dans le monde.

Ainsi, la marque qui comptabilise 6,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires a vu ses volumes reculer de 1,9 % sur les neuf premiers mois de l’année. Malgré la bonne tenue de la consommation de café dans le monde, la marque ne manque pas de défis. Notamment parce que les tensions qui ont fait flamber les cours des matières premières, dont le café, ne sont pas terminées.

•• Après une décennie de croissance insolente, la dynamique des cafés portionnés, dont Nespresso est le précurseur, s’est par ailleurs un peu ralentie, concurrencée par celle du café en grains. Si celui-ci ne pèse que 6 % du marché en France selon le panéliste Nielsen IQ, son chiffre d’affaires a crû de plus de 35 % dans l’Hexagone en 2021 et en 2022.

Face à cette montée en puissance, que Nespresso assimile davantage à un effet de mode, la marque reste plus que jamais fidèle à son positionnement sur le café portionné. « Contrairement à l’idée répandue, une tasse de café Nespresso a une empreinte carbone de 24 % inférieure à celle d’une tasse de café en grains, par exemple. Tout simplement car la plus grande partie de l’impact environnemental d’une tasse vient du café, pas de la machine ou de l’emballage. » explique appuie Guillaume Le Cunff.

•• Enfin, la marque iconique suisse compte bien poursuivre la bataille pour regagner les parts de marché concédées depuis une décennie aux fabricants de capsules compatibles avec ses machines. En France, ces fabricants ont grappillé près d’un tiers des ventes de café portionné en grandes surfaces, un canal où Nespresso était absent.

Une menace suffisante pour que Nestlé relance l’offensive en 2019 dans les magasins, avec des capsules compatibles vendues sous marque Starbucks, puis plus récemment sous marque Nescafé.