Alors que depuis plusieurs semaines, Bercy écartait de prolonger au-delà du 31 décembre 2023 la possibilité d’utiliser les titres restaurant pour acheter des produits alimentaires non directement consommables – comme les pâtes et le riz – Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce) a annoncé une prolongation de cette facilité de paiement pour toute l’année 2024.
En effet, dès le mois de septembre, l’exécutif avait commencé à fermer la porte à ce que ce dispositif perdure en 2024, faute de trouver un véhicule législatif pour prolonger cette mesure, votée en août 2022 dans le cadre du projet de loi sur les mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat. En début de semaine, Bercy confirmait encore la non-prolongation …
•• La mesure a déclenché la colère des restaurateurs qui craignaient de voir diminuer la somme dépensée dans leurs établissements.
« Il s’agit de satisfaire le lobbying de la grande distribution » avait dénoncé auprès du Parisien Charly Belisson, représentant de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (Umih), « c’est un véritable coup de poignard dans le dos. »
•• Selon l’Umih, la part de marché des grandes et moyennes surfaces dans l’activité des tickets-restaurants a progressé de 4,9 points entre le 4ème trimestre 2022 et le 2ème trimestre 2023 alors que celle des restaurateurs a reculé de 3,2 points sur la même période. Si bien qu’aujourd’hui, moins d’un titre restaurant sur deux (43,3 %) est dépensé dans les restaurants ou les bars-brasseries.
« Cette mesure a entraîné un manque à gagner très important pour des milliers de restaurateurs qui ont besoin de cette activité pour le service du midi, alors même qu’ils sont confrontés à une augmentation très importante de leurs coûts d’exploitations (matière première, masse salariale, énergie, remboursement PGE…) », constate-t-on à l’Umih qui dénonce la reconduction de cette disposition exceptionnelle qui transforme de fait le titre-restaurant en « titre caddie ».