Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
11 Mar 2017 | Trafic
 

Alors que la manifestation des buralistes contre le « paradis du tourisme fiscal andorran » du 19 mars se prépare activement et s’annonce comme ayant une portée bien au-delà de la région (voir Lmdt du 9 mars), cela vaut la peine de revenir sur ces sociétés d’autocaristes organisant des voyages à prix défiant toute concurrence vers la Principauté : un simple aller-retour, juste pour avoir le temps de s’approvisionner en tabac, alcools et autres victuailles. À un rythme effréné. Une véritable noria.

• Quand de rares contrôles sont établis sur la route du retour, le montant des infractions constatées est toujours édifiant (voir Lmdt du 3 janvier).

• Ainsi, une récente étude (commanditée par une entreprise du secteur des alcools) a déjà recensé 22 entreprises d’autocaristes – basées à moins de 400 kilomètres d’Andorre – qui proposent (via de la pub dans les journaux locaux ou sur leurs sites Internet) des voyages « touristiques » sur la Principauté dont le véritable objet est transparent : le ravitaillement en bouteilles et cartouches. On en dénombre jusqu’à Aurillac ou Périgueux.

À raison d’un voyage, minimum, par semaine. La fréquence des départs est même quotidienne, en été, pour certains autocaristes. Lesquels peuvent, d’ailleurs, affréter plusieurs cars par voyage.

• Et parmi les passagers, il n’y a pas que de paisibles retraités cherchant à tuer le temps, quitte à faire quelques courses pour rendre service aux amis, comme essaient de l’expliquer « en off » les rares patrons de sociétés d’autocars répondant aux questions sur le sujet.

Récemment, à Cahors, la Douane s’est intéressée à des ressortissants turcs empruntant systématiquement ces cars. Pour ramener du tabac. À chaque voyage, des quantités modestes. Mais pour une poignée d’euros à chaque fois, il y a beaucoup de voyages … Et quand les douaniers sont tombés sur un sac avec beaucoup de cartouches en soute, aucun passager ne se souvenait l’y avoir laissé. Probablement, la fatigue de la route.

• D’ailleurs, si un jour, il était obligatoire pour ces autocaristes d’identifier leurs clients-passagers et leurs bagages en soute, ce serait déjà un premier coup de pression.