Si les frontaliers restent nombreux à venir acheter leurs cigarettes de l’autre côté du Rhin, les Français sont, en revanche, moins attirés ces derniers temps par les supermarchés de Kehl, de l’autre côté du Rhin, face à Strasbourg (voir 29 mai 2021).
En cause : l’inflation montée à 7,6 % en Allemagne (voir 4 avril 2022). Reportage du Parisien.
De plus en plus de frontaliers ont déserté les artères des enseignes allemandes. Encore prisés par les consommateurs alsaciens il y a quelques semaines, certaines denrées comme les pâtes ou les chips sont désormais plus chères en Allemagne.
« D’ordinaire, nos allées sont remplies de Français le vendredi après-midi, car ils viennent faire le plein pour le week-end mais aujourd’hui c’est très calme », d’aprés une cheffe de rayon chez « Center Kohler ». « C’est simple, le mois dernier pour 100 euros, vous aviez un chariot rempli. Désormais, vous avez un tiers du chariot » se lamente une quinquagénaire.
Le professeur Thomas Roeb, professeur à l’Université allemande de Bonn et spécialiste de la grande distribution, prévient : « le conflit en Ukraine va durer, ajoutez à cela l’épidémie de Covid-19 qui reste à un niveau élevé, l’inflation va atteindre un niveau jamais vu en Allemagne d’ici l’été et, cette fois, les frontaliers pourraient définitivement abandonner leurs habitudes de consommation dans les magasins allemands. »
Reste que « … la raison principale pour laquelle les Français viennent chez nous, c’est le prix des cigarettes », lance avec le sourire, le gérant d’un bureau de tabac de l’artère principale, la célèbre Strassburger strasse, qui n’est que succession de bureaux de tabac.