Dans un interview à Var Matin, Pierre Romero (président de la fédération des buralistes des Alpes-Maritimes) commente l’injonction du Conseil d’État au Gouvernement sur la hausse des limites de la quantité de tabac pouvant être ramenée depuis un autre pays de l’Union européenne.
Nice Matin : Aujourd’hui, on trouve un même paquet de 20 cigarettes à 12,50 euros à Menton et à 6 euros à Vintimille. Difficile de lutter, non ?
Pierre Romero : Avec des tarifs 50% moins cher au-delà de la frontière, c’est certain. En France on augmente les prix, mais cette logique punitive n’engendre en rien une politique de santé publique. Les gens n’arrêtent pas de fumer, ils vont en Italie.
Nice Matin : Que préconisez-vous ?
Pierre Roméro : Il faut vraiment travailler sur une pédagogie différente. Par exemple, la Belgique vient d’augmenter ses prix de 2 euros par paquet. Nous demandons la même chose pour l’Italie. Ce serait utopique de demander de s’aligner sur la France. Mais une remise à niveau serait plus juste : l’idée serait de conserver le même écart de prix à chaque nouvelle hausse et non pas de creuser davantage la différence. Il faut encourager cette logique européenne.
Nice Matin : Vous encouragez également le débat européen concernant le seuil du nombre de cartouches ?
Pierre Roméro : On ne voit pas quel message de santé publique peut être passé en disant aux gens : vous avez la possibilité de prendre quatre fois plus de tabac de l’autre côté de la frontière. Notre modèle français (sur le nombre de cartouches autorisées / ndlr) doit être un modèle à suivre et non à combattre.
Nice Matin : Vous travaillez avec l’État en ce sens. Qu’est-ce que cela donne ?
Pierre Roméro : Le Gouvernement nous accompagne à 200 % sur ce sujet. Sans dévoiler de secret, nous avons des avancées sérieuses avec ce travail de fond. Il y a de fortes probabilités pour que fin mars la réglementation n’autorise pas plus d’une cartouche comme c’est actuellement le cas. Certes, le Conseil d’État a dit que la France est hors-jeu au niveau européen. Mais il faut réfléchir pour conserver cette vraie valeur ajoutée. Personne ne comprendrait un retour en arrière.