Vendredi dernier, Logista était valorisé à 2,5 milliards d’euros par les analystes financiers de la place de Madrid (là où le groupe était côté avant son rachat total par Imperial Tobacco). Nul doute que les activités de ce groupe logistique si singulier vont être examinés à la loupe dans les semaines qui viennent, après l’annonce, jeudi dernier, de l’éventualité de sa mise en bourse (voir Lemondedutabac des 13 et 14 février).
De toute façon, et pour revenir à la France, de nombreuses questions se posaient, ces jours-ci, sur la distribution du tabac. De toutes parts.
• Parmi le personnel concerné : où l’on sort d’un conflit social dur à l’occasion des négociations sur les rémunérations annuelles (voir Lemondedutabac du 20 janvier) et alors que la DRD de Nancy s’apprête à fermer définitivement, ce printemps.
La baisse des volumes tabac, confirmée depuis le début de l’année, continuant à poser inévitablement des questions sur l’adaptation de l’outil industriel et logistique.
On remarquera la célérité de la réaction de la CGT (voir Lemondedutabac du 15 février).
• Parmi les buralistes : où le sujet est toujours sensible, tant il rapporte à la gestion quotidienne de leur activité tabac. On en a beaucoup parlé au cours du séminaire des présidents de chambres syndicales départementales, organisé à Paris la semaine dernière par la Confédération.
De manière assez « clivante » dans la bouche de certains élus. Tant au regard des problèmes de changement de fréquences des tournées que sur les difficultés engendrées par la récente grève, sans oublier les aspects financiers. Mais il semblerait qu’un consensus se soit dégagé pour un appel à une rencontre « entre toutes les parties prenantes ». Cet appel va peut-être devenir plus pressant.
• Parmi les fabricants : alors qu’un « grand » est en pleine renégociation de son contrat, la grève du début d’année a laissé des séquelles. Notamment parmi les marques intermédiaires, ou plus modestes, de cigarettes, tabac à rouler et cigarillos qui ont souffert d’un manque certain de visibilité dans les centres de réapprovisionnement et lors des dépannages.
Des messages sans ambiguïtés sont lancés à qui veut bien les entendre.
• Parmi le Gouvernement : lequel a suffisamment à faire avec d’autres dossiers. Mais, tout de même. En dehors même des préoccupations de rentrées fiscales, on sait que Bercy avait fini par s’inquiéter des risques de désorganisation engendrés par le dernier conflit social. Et lors de sa « séance de travail » du séminaire des présidents des buralistes, déjà évoqué (voir Lemondedutravail du 12 février), Manuel Valls s’est montré à l’ écoute des soucis de sécurité auxquels ont été confrontés les buralistes, contraints de se débrouiller pour cause de pannes de livraisons.
L’actualité Logista ne va donc laisser personne indifférent. Sachant … que sur le long terme, chacun des interlocuteurs que nous venons de citer a trouvé son compte dans une organisation logistique rodée et qui a, objectivement, plutôt bien fonctionné pendant de nombreuses années. Jusqu’à maintenant.