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25 Fév 2022 | Profession
 


Retour sur les années de Pascal Montredon – qui s’est éteint à 58 ans des suites d’ une longue maladie affrontée avec vaillance (voir 21, 22 et 23 février) – à la tête de la Confédération des buralistes dont il a été président national d’octobre 2008 à octobre 2017.

« Merci à tous les buralistes que j’ai rencontrés pendant ces neuf ans. Leurs sourires, leurs avis, leurs demandes et, quelquefois, leurs engueulades m’ont confirmé que la communauté des buralistes était riche de personnalités attachantes, profondément humaines. »

C’est ce qu’exprimait Pascal Montredon dans son dernier éditorial du Losange (voir 17 octobre 2017). Il y précisait qu’il ne briguait pas d’autre mandat.

À cette occasion, il retraçait ce qui avait été essentiel à ses yeux dans l’accomplissement de sa mission de président national :

•• « Sur le long terme, je retiendrai ces deux contrats d’avenir que nous avons su négocier et dont les mesures se sont avérées si utiles ».

Le 23 septembre 2011, il signe avec Valérie Pécresse, alors ministre du Budget, un troisième Contrat d’avenir des buralistes, plus long que les précédents, portant sur cinq ans jusqu’en 2016. Avec de nouvelles mesures comme la « prime de service de proximité ».

La remise buraliste y augmentant progressivement tous les ans pour arriver à 6,9 % net sur factures pour les cigarettes et le tabac à rouler. L’aide à la sécurité est revalorisée. Le filet de sécurité pour les frontaliers est réaménagé mais maintenu.

Le 15 novembre 2016 – en pleine année de préparatifs de l’implantation du paquet neutre – Pascal Montredon signe avec Christian Eckert (ministre du Budget), après des négociations menées au pas de charge, un Protocole d’accord sur la modernisation du réseau des buralistes 2017-2021 (photo) :
• maintien du « filet de sécurité » ;
• augmentation progressive de la remise nette tabac jusqu’à 8 % en 2021 ;
• mise en place d’une subvention modernisation (c’est sur la base de ce Protocole que Philippe Coy négociera, début 2018, un nouveau Protocole réaménagé et  abondé considérablement par les 100 millions d’euros du Fonds de Transformation).

•• Le lancement réussi du Compte Nickel des buralistes.

Contre toute attente, et sous l’impulsion de Pascal Montredon, la Confédération s’est associée à une start-up et à des investisseurs privés spécialisés dans le démarrage de fintechs pour lancer un service bancaire inédit chez les buralistes. C’était en février 2014. On sait ce qu’il en est advenu.

Quand les investisseurs se sont retirés, la jeune entreprise arrivant à équilibre, c’est Pascal Montredon qui négocie, avec le nouvel actionnaire BNP, l’exclusivité Nickel pour le réseau des buralistes jusqu’en 2034.

•• « Nous ne lâcherons rien ! ».

Cette maxime, ce cri de guerre, a accompagné les mobilisations lancées par Pascal Montredon qui ont eu pour effet de maintenir la cohésion du réseau.

Les plus emblématiques auront été celles contre le paquet neutre de Marisol Touraine. Avec les 4 millions de signatures de soutien à leurs buralistes, présentés devant l’Assemblée nationale, le 20 mars 2013.

Sans oublier l’accueil glacial du ministre du budget Christian Eckert par une salle de congressistes entièrement masqués, le 6 novembre 2014. Ou les 2 000 buralistes réunis, le 22 juillet 2015, devant le Sénat qui devait voter contre le paquet neutre … rétabli ensuite en force par l’Assemblée nationale.