La crise sanitaire et les confinements se sont soldés par 1,6 milliard de plis en moins pour La Poste, accélérant la tendance au déclin du courrier. Alors que les gains d’activité dans les colis ne compensent pas cette chute. Ceci, alors que la Poste lance un nouveau plan stratégique 2030.
« Nous avons connu un effet falaise tout à fait considérable » a observé son PDG, Philippe Wahl, à l’occasion du lancement du plan stratégique 2021-2030, ce jeudi 25 février. « D’un seul coup, cela représente pour nous presque trois années de baisse des volumes ! » rapporte Les Échos.
Le déclin des lettres affranchies (hors courrier publicitaire), qui était calé sur un rythme annuel de -7 % à -8 %, a atteint l’an dernier -18,1 %. La croissance record des livraisons issues de l’e-commerce, autre conséquence imprévue des confinements (+38 %, soit 645 millions de colis supplémentaires), n’a pas compensé cette chute.
•• Conséquence, l’activité historique de La Poste, qui représentait 70 % du chiffre d’affaires en 1990, est passée sous la barre des 20 %, à seulement 18,7 % du chiffre d’affaires.
Soit moins que les colis ou les services financiers … Et comme un point de non-retour, « en l’absence de perspectives de rattrapage à court terme de ces volumes », l’entreprise a déprécié à hauteur de 900 millions d’euros ses actifs dans le courrier (logiciels de tri, etc.). Une sorte d’amortissement accéléré du matériel témoignant qu’il y a péril en la demeure.
•• Le nouveau plan stratégique à horizon 2030, baptisé « La Poste 2030, engagée pour vous », est décliné autour de cinq pôles d’activité :
• logistique,
• bancassurance,
• « services numériques de confiance »,
• « services de proximité humaine »,
• réseau de distribution.
•• La Poste assure souhaiter « consolider son empreinte dans les territoires, en passant en 2025 à 40 000 points d’accès avec au moins un service postal, contre 32 000 aujourd’hui ».
Cette définition large qui s’entend avec des « relais commerçants » (dont des buralistes), des relais pick-up pour les colis (dont des buralistes encore).
•• Entre autres objectifs pour 2030, le groupe veut :
• doubler l’activité Colissimo à 1 milliard de colis annuels
• tripler ses services de proximité adressés à la « silver économie » ou la santé à domicile, à 1,1 milliard d’euros de recettes
• doubler son chiffre d’affaires à l’international (12,4 milliards actuellement, soit 40 % du total)
• ou encore « faire pivoter notre modèle vers celui d’un bancassureur diversifié et international ».