Dans la petite commune de Surteauville (près de Louviers dans l’Eure), c’est toujours la stupéfaction au lendemain du braquage du bar-tabac qui s’est soldé par trois clients blessés, dont un grièvement (voir Lmdt du 15 novembre). Qu’est-ce que les braqueurs s’attendaient à trouver dans la caisse du bar-tabac d’un village d’à peine 500 habitants ?
Quatre clients prenaient un verre au P’tit Bistrot quand deux hommes gantés, les visages masqués, ont surgi vers 20 h 30, vendredi soir. L’un d’entre eux a tout de suite demandé la caisse. « Quand ils ont vu que je ne bougeais pas, ils ont essayé de la prendre eux-mêmes », témoigne la propriétaire « ils se sont énervés dessus mais ils ne sont pas parvenus à l’ouvrir ». A ce moment, un coup de feu part, provoquant des blessures, puis l’arme utilisée explose … Les deux hommes prennent aussitôt pris la fuite, avec un troisième complice qui était dehors. Ils se sont engouffrés dans une voiture au volant de laquelle attendait une quatrième personne. Le véhicule est parti à toute vitesse vers Louviers.
« C’est la première fois qu’il arrive quelque chose comme ça. C’est un village très calme », assure une élue, en distribuant un courrier dans lequel la mairie apporte son soutien à la commerçante et remercie secours et gendarmes.
A l’occasion d’une conférence de presse, Dominique Laurens, procureure de la République d’Evreux , a livré quelques éléments de l’affaire, qualifiée de vol en bande organisée avec arme, accompagné de violence ayant entraîné une mutilation. Une qualification qui peut évoluer car « le client le plus grièvement blessé pourrait garder des séquelles lourdes et son pronostic vital est très réservé ». Atteint à la face par des plombs de calibre 12, la victime de 56 ans a été opérée au CHU de Rouen. Les deux autres clients, légèrement blessés, s’en sortent avec cinq jours d’arrêt de travail.
L’arme – un fusil de chasse à canon scié – a été retrouvée sur place en deux morceaux : « C’est le tir qui a provoqué l’explosion de l’arme et pas l’inverse. Le tir était dirigé. Nous avons à faire à des individus très dangereux » a insisté la Procureure.