Pour ceux qui s’entêtent à minimiser la réalité des achats de tabac frontaliers, revenons à Mouscron dont nous avons déjà parlé (voir Lemondedutabac du 13 juillet 2013) : cette ville frontalière belge située, littéralement, à deux pas de Tourcoing, à une vingtaine de kilomètres de Lille et comprenant pas moins de 60 « tabac » dont 98 % de la clientèle est française.
Seulement, voilà, dans un louable souci de satisfaire leur clientèle, ces « tabac » ouvrent jour et nuit. D’où l’émoi des autorités belges pour cause de nuisances.
Mardi 29 avril, les services de police et des douanes belges ont même procédé aux contrôles de six d’entre eux. « Même si notre volonté est de les fermer pour arrêter les nuisances, nous n’avons pas le pouvoir de le faire. Nous vérifions donc qu’ils soient en ordre. Mais ce n’est pas de l’acharnement non plus. Les forces de police effectuent aussi des contrôles dans des cafés, par exemple » justifie le maire qui met un point d’honneur à lutter contre … « ces night-shop qui se sont subitement transformés en débits de tabac de nuit pour contourner la législation sur le travail ».
Cette opération s’est soldée par quatre arrestations administratives pour séjour illégal et une interpellation pour motif judiciaire. Des infractions aux lois sociales ont été constatées et les douanes ont saisi de l’alcool ainsi que des cigarettes non homologués en Belgique. Aucune fermeture.
Il reste toujours 60 « tabac » à Mouscron, ville belge de 55 000 habitants, si prisée des Français. De jour comme de nuit.