S’il fallait une nouvelle preuve du manque de coordination, voire d’harmonisation, des mesures anti- tabac en Europe … Sans évoquer les contradictions au sein d’un même état … En effet, le gouvernement autrichien a décidé, ce vendredi 10 avril, de bannir la cigarette de ses célèbres cafés (où les pâtisseries relèvent déjà d’une délicieuse addiction) et restaurants à partir de 2018, six ans après avoir contraint le secteur de la restauration à installer des zones non-fumeur.
La future interdiction concernera aussi la cigarette électronique. Le plan épargne, en revanche, les hôtels, qui pourront conserver une salle fumeurs, mais sans qu’on puisse y servir de consommations.
« En matière de protection des non-fumeurs nous sommes enfin entrés en Europe », s’est réjoui la ministre de la Santé, Sabine Oberhauser. La législation actuelle, qui date de 2009, interdit la cigarette dans les lieux publics, mais prévoit une longue série d’exceptions, en particulier pour la restauration. Elle est en outre très peu respectée, comme l’a estimé le gouvernement.
« Nous renforçons la protection des non-fumeurs en Autriche, mais nous prenons également en compte les intérêts des entreprises qui ont déjà investi dans la séparation spatiale entre fumeurs et non fumeurs », a déclaré le ministre de l’Economie, Reinhold Mitterlehner. Ainsi, la décision s’accompagne d’une incitation fiscale pour les cafés et restaurants qui décideront d’interdire de fumer dès 2016, sous forme d’une prime exceptionnelle leur permettant d’amortir en partie le coût de la mesure.
Celle ci est, toutefois, très contestée par le secteur de la restauration, qui met en avant les investissements consentis ces dernières années pour créer des zones séparées dans les établissements. La chambre de commerce autrichienne (WKÖ) a déjà annoncé qu’elle étudiait la possibilité d’une plainte devant la cour constitutionnelle.