Économie bousculée après la fin de l’âge d’or minier, croissance plombée par le ralentissement de la Chine et par la chute des prix des matières premières … Avant d’annoncer la tenue d’élections anticipées en juillet prochain, le gouvernement de Canberra a présenté, ce mardi 3 mai, un budget choc pour remplir les caisses de l’État : la lutte contre l’optimisation fiscale des multinationales … et une nouvelle augmentation massive de la fiscalité du tabac.
L’accise sur les produits du tabac devrait ainsi continuer à augmenter de 12,5 % par an entre 2017 et 2020 (soit le même rythme qu’entre 2013 et 2017 / voir Lmdt du 1er août 2013) pour finir par représenter 69 % du prix d’un paquet.
De sorte à ce que le paquet (de 25) puisse dépasser, en septembre 2020, les 40 dollars australiens (soit pratiquement 30 euros) – voire les 45 dollars – contre 25 dollars actuellement. Avec toutes les augmentations précédentes, on arriverait à une hausse de 343 % en 20 ans.
Cette dernière mesure laissant espérer un apport fiscal de 4,7 milliards d’euros australiens dans les caisses de l’Etat, toujours au cours des quatre prochaines années.
Bien sûr, cette mesure « coup de poing » est présentée comme une arme de santé publique. D’une part, l’OMS recommande un taux d’imposition de 70 % (nous en sommes à 81% en France). Et les documents gouvernementaux mettent en avant l’impact des hausses successives sur la prévalence tabagique : 25 % de la population en 1993, contre moins de 15 % en 2013.
Mais prudemment, le gouvernement a pris en compte la menace d’une explosion du marché parallèle : avec une allocation de 7,7 millions de dollars pour renforcer l’action des douanes (Australian Border Force).
À ce niveau de prix, le tabac en vrac arriverait à un coût comparable à des substances illicites comme la marijuana, font remarquer des observateurs.