« Trafic de drogue : un dérèglement de nos sociétés, une menace pour nos démocraties ». Le quotidien Le Monde publie, en ce moment, une grande série de 12 articles-enquêtes sur « notre pays qui est devenu un carrefour de la drogue ».
Son éditorial – dans son édition du 2 mai – se veut particulièrement alarmiste. On en retiendra deux passages.
•• « Aucun pays ayant emprunté la voie de la légalisation du cannabis n’a résolu pour autant le problème du narcotrafic, dans lequel la cocaïne prend une part chaque jour plus importante. Les groupes criminels s’adaptent quoi qu’il arrive, d’autant plus que la rentabilité entre le coût initial de la matière première et le produit vendu dans la rue est quasi sans équivalent. »
•• « Il est temps de considérer le narcotrafic pour ce qu’il est : un marché ultra-libéral dont les caractéristiques sont une production massive et mondiale, une concurrence féroce des prix, un renouvellement effréné du produit et un marketing culturel à l’efficacité redoutable.
Il prend racine dans le capitalisme le plus sauvage, prospère sur l’asservissement d’une main d’œuvre majoritairement issue des quartiers populaires pour enrichir quelques barons vivant un exil doré à Dubaï ou ailleurs. Son ambition est la même partout : concurrencer l’État de droit. »