Tant dans presse quotidienne que dans la presse magazine, les éditeurs sont sous la grave pression d’une inflation encore jamais vue du prix du papier. Résultat : un basculement encore plus rapide des lecteurs dans le digital. Certes, cela ne se fera pas du jour au lendemain mais le modèle traditionnel est remis en cause.
•• Que se passe-t-il ?
D’après les professionnels, le prix du papier a globalement augmenté de 80 % en un an.
Concernant le papier recyclé des quotidiens, la hausse est de 100 %: prix multipliés par deux. Les commandes, qui étaient généralement planifiées sur un an, sont désormais revues et renégociées tous les trimestres. Sachant que 4 grands groupes de fabricants de papier du nord de l’Europe se partagent le marché et fixent leurs conditions.
•• Quelles sont les causes exactes de cette crise ?
Depuis la fin crise sanitaire a surgi un problème d’approvisionnement sur le papier à imprimer qui ne fait qu’amplifier depuis : priorité au papier-carton ; coûts en hausse pour une activité énergivore … et mouvements de grève chez les fabricants de papier.
•• Comment réagissent les éditeurs ?
Cette situation pèse lourdement sur la rentabilité déjà faiblarde des éditeurs. Dans l’un des principaux groupes français de magazines, les achats de papier ne représentent pas moins de 20 % des coûts. Le dilemme des éditeurs, dans ces conditions, est simple : augmenter leur prix de vente (la presse rejoignant ainsi le mouvement général d’inflation) ou réduire leur pagination.
Et accélérer la digitalisation des produits. Sauf que jusqu’à maintenant, la digitalisation est payée par les résultats de l’écrit.