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29 Avr 2020 | Observatoire
 

Les Français ont redécouvert les bouchers, boulangers et autres primeurs … pendant cette crise du coronavirus. Mais paradoxalement, les petits commerces de l’alimentation estiment être, un peu, les « grands oubliés » de l’actuel concert médiatique.  Enquête des Échos.

« Il ne faut pas nous oublier » insiste Joël Mauvigney, à la fois président de la Confédération nationale des charcutiers traiteurs (CNCT) et de la Confédération générale de l’alimentation de détail (CGAD), « personne ne pense à nous. Pourtant, nous aussi avons nourri les Français ».

•• « Comme les supermarchés nous avons connu la ruée des consommateurs à l’annonce du confinement. Nous avons fait face, nous sommes réinventés. Nous avons pris les commandes par téléphone, multiplié les livraisons et improvisé des drives » insiste le président de la CGAD, qui rassemble 402 000 petites entreprises employant de 5 à 6 personnes en moyenne.

La moitié des membres sont des restaurants. Ils sont fermés et se trouvent en difficulté. L’autre moitié se porte bien, à l’exception des commerçants qui opèrent sur les marchés dont le Gouvernement a décrété la fermeture.

•• « Pour 80 % des petits commerces d’alimentation, la situation est celle d’une année normale en termes de chiffres d’affaires » explique le professionnel.

Les ventes ont explosé au début, puis se sont lissées chaque jour de la semaine. « Derrière cette stabilité, se cachent des évolutions qui ne sont pas neutres en termes de résultat » poursuit-il. « Dans les boulangeries, la pâtisserie est en baisse. Les confinés font des gâteaux à la maison. La vente de plats à emporter, même si elle repart un peu, a plongé et l’activité traiteur a disparu faute d’événements. Les chocolatiers souffrent ».

•• Les bouchers, charcutiers et primeurs français n’étaient visités que par 27 % des consommateurs. La crise leur a apporté 25 % de nouveaux clients. Ils veulent les garder.

« Dans les cinq ans, 30 % de nos affaires seront en vente, suite aux départs à la retraite. L’État et les banquiers doivent nous aider à organiser les transmissions d’entreprises. Nous manquons de personnel. Nous formons 70 000 apprentis, il nous en faudrait plus ».