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30 Mai 2022 | Observatoire
 

La flambée des prix des carburants et l’électrification des voitures portent un nouveau coup aux stations-service traditionnelles. Selon une étude du syndicat Mobilians, 27 % des stations indépendantes pourraient fermer d’ici à 2035.

D’après Les Échos, le nombre global de stations avait déjà chuté de 40 000 à 11 160 entre 1980 et 2020 en France sous l’impact des grandes surfaces et de l’exode rural.

•• Plus de 50 stations d’indépendants ou de pétroliers disparaissent chaque année. Elles ne sont plus que 5 857 en 2020, en baisse de 0,8 % en un an, tandis que le total des stations de la grande distribution s’est encore accru de 0,3 % en 2020 à 5 303 unités.

Ainsi, les grandes surfaces ont vendu 63 % des 36 millions de mètres cubes de carburants écoulés dans les stations en 2020 (hors vrac), un volume en recul de 16 % avec la crise sanitaire. Le bond des prix à la pompe creuse encore le manque d’attractivité des petits distributeurs.

•• Selon une enquête de Mobilians (l’association des services de l’automobile), les deux tiers des exploitants des 1 120 stations-service en danger affirment qu’ils pourraient se maintenir si un plan de soutien spécifique était mis en place.

La profession déplore la fermeture en 2014 du fonds du Comité professionnel de distribution de carburant, qui accordait 8 à 14 millions d’euros par an à la modernisation des stations-service indépendantes. Le Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et du commerce n’a pas apporté le même soutien. Or des aides sont indispensables pour moderniser les stations-service rurales.

« Il faut leur donner la possibilité d’investir dans les énergies nouvelles et de se diversifier dans le lavage de voiture, la vente de produits alimentaires et techniques ou la location de véhicules car on ne peut pas vivre que de l’essence », plaide Francis Pousse, président de la branche distributeurs de carburant et énergies nouvelles de Mobilians.

Les deux tiers des stations indépendantes font déjà de la réparation automobile et la moitié vend de l’alimentaire.

•• Après s’être difficilement mises aux normes en 2020, elles vont devoir installer des pompes à gaz, à biogaz, à éthanol E85 voire à hydrogène et des bornes électriques. Or la vente de carburant diminuera avec l’essor des voitures électriques.

Une étude du cabinet Colombus Consulting en 2020 a établi trois scénarios d’électrification et estimé que la consommation de carburant baissera d’un tiers d’ici à 2035 dans le scénario intermédiaire. De quoi faire fermer d’autres stations. « Nous allons avoir des zones blanches en carburant alors que pompiste est quasiment un métier de service public dans la ruralité ! », souligne Francis Pousse.

•• Pour éviter de parcourir des dizaines de kilomètres afin de  faire le plein, plus d’une centaine de communes (15 en Normandie, d’autres en Bretagne, dans l’Aveyron, la Corrèze, l’Aude, etc.) ont investi dans une station-service municipale, avec l’aide des collectivités.

Les petites stations en libre-service coûtent moins de 180 000 euros. « Des sociétés proposent d’installer des stations automatiques sans trop investir et des marques comme Gulf cherchent à s’implanter en zone rurale » indique Dominique Dhumeaux, premier vice-président de l’Association des maires ruraux de France.

« Les stations communales proposent des prix attractifs et apportent une solution à la population car il n’y a quasiment pas de transport en commun à la campagne. » Elles aident à maintenir les commerces en évitant que les habitants s’approvisionnent dans les grandes surfaces en faisant le plein conclut l’article.