Deux buralistes de Pont-de-Roide-Vermondans (20 kilomètres de Montbéliard) – invités à s’exprimer sur une taxation des liquides de vapotage – partagent leur inquiétude et leur mécontentement dans L’Est républicain (voir 24 et 23 octobre). Selon eux, l’augmentation de prix n’aura aucune incidence sur la consommation. Mais elle pourrait accentuer des phénomènes comme la contrebande.
La taxe qui serait effective au 1er janvier 2025 (si elle était bien appliquée) risque de plomber un marché plutôt rentable.
« Dommage ! C’était un secteur peu concurrentiel. Les prix ne sont pas plus intéressants en Suisse ou en Allemagne » déclare la patronne d’un tabac-presse, « pour l’instant, les clients ne m’en parlent pas mais je pense que le sujet va revenir sur le tapis ». La hausse est de 0,15 centime par ml, soit 1,50 euros pour un flacon de 10 ml et 7,50 euros pour celui de 50 ml.
« À chaque nouveauté, on « prend » une nouvelle taxe. Nous sommes des vaches à lait. Veut-on la mort de nos commerces ? », s’interroge un confrère. Pour survivre dans un contexte économique compliqué, le buraliste a multiplié des services de proximité (relais de poste, dépôt de pain, vente de bijoux et de sacs). « Le problème est qu’en nous diversifiant, nous sommes taxés de concurrence déloyale par d’autres commerçants. Et puis, nous ne pouvons pas pousser les murs. À un moment, la place manque ».
Selon les deux buralistes, la taxe sur le vapotage n’aura pas les effets escomptés en termes de santé publique. « Les gens fument toujours autant malgré les hausses. C’est pareil avec le vapotage. Nous, on tient encore le coup. Des collègues, du côté de Pontarlier, ont beaucoup plus de difficultés. Ils accusent une baisse de 20 % de leur CA du fait de leur proximité avec la Suisse ».
La nouvelle taxe pourrait, au contraire, avoir des retombées perverses : « beaucoup de clients me disent que les cigarettes se vendent aujourd’hui sous le manteau », assure la buraliste. « Dans les épiceries de nuit, on trouve des cigarettes et des liquides de vapotage de contrebande. Et nous, on se fait toujours plumer. C’est d’une grande injustice », estime son confrère.