Dans le Journal de l’Économie (JDE / quotidien d’informations économiques en ligne), Léo Charcosset défend l’harmonisation des prix du tabac au niveau européen. « Les buralistes français sont en danger : 20 % des ventes de tabac proviennent du marché parallèle (sic), mettant en péril leur avenir » souligne-t-il.
La question de l’uniformisation des prix du tabac dans l’Union européenne fait de plus en plus parler d’elle chez les buralistes français, en raison de la politique tarifaire mise en œuvre. Sous la pression de la concurrence qui vient d’ailleurs et du marché parallèle, ces commerçants appellent à une vraie coopération pour réduire les différences de tarifs entre pays voisins.
•• Les écarts de prix entre la France et d’autres pays européens, comme l’Espagne, créent une situation économique compliquée. Beaucoup de fumeurs n’hésitent pas à traverser la frontière pour acheter des cigarettes moins chères. Ce phénomène touche directement les buralistes français, surtout ceux proches des frontières.
Alain Clouet, secrétaire général de la Confédération, explique que ces différences de tarifs entraînent une concurrence déloyale et pèsent lourdement sur leurs maigres marges. Cette situation se complique encore avec l’essor du marché parallèle en France. Aujourd’hui, près de 20 % du total des ventes de tabac proviennent de sources illicites (re-sic). Les produits contrefaits échappent à toutes les normes sanitaires, ce qui représente un risque pour la santé publique.
•• Les buralistes français font face à de nombreuses épreuves qui menacent leur pérennité. Hervé Garnier, président de la fédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle, s’inquiète de la forte baisse du nombre de débits de tabac dans le département, passant de 350 à 179 en vingt ans. La concurrence avec des pays comme le Luxembourg – où il est simple d’importer quatre cartouches sans aucune restriction – vient encore accroître la pression sur eux.
Lors de l’assemblée générale des buralistes de Meurthe-et-Moselle qui s’est tenue le 29 mars, 140 participants étaient présents, dont des partenaires institutionnels et des élus locaux (voir 1er avril).
Durant cette rencontre, on a bien vu que les récentes augmentations des prix – et le climat d’insécurité qui s’installe – compliquent chaque jour davantage la situation de ces commerçants. Face à ces défis, les buralistes réclament sans tarder une harmonisation des prix du tabac au niveau européen.
Ils demandent également un contrôle plus strict du marché de la nicotine pour freiner les ventes illégales. Comme le dit Alain Clouet dans L’Est Républicain : « nous aimerions être davantage écoutés par les pouvoirs publics et qu’ils prennent des mesures concrètes. »
•• Même si des aides gouvernementales existent pour adapter les débits de tabac aux réalités actuelles du marché, beaucoup reste à faire pour répondre aux nombreuses préoccupations des buralistes. Le manque d’actions depuis que Emmanuel Macron avait évoqué l’idée d’harmoniser la fiscalité du tabac montre bien une inertie politique regrettable.
Pendant que le nombre de fumeurs baisse petit à petit – avec une diminution de 14 % dans certains départements – il est grand temps de s’attaquer à ces problèmes structurels avant qu’ils ne mettent en péril l’avenir du commerce légal du tabac en France.
Les difficultés économiques et sanitaires liées au marché parallèle obligent à une réaction rapide et coordonnée entre tous les acteurs concernés afin de garantir un avenir viable aux professionnels tout en protégeant les consommateurs des dangers liés aux produits non réglementés.




