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22 Fév 2024 | Observatoire
 

Les casinos sont interdits depuis plus dun siècle dans la capitale. Seuls des clubs de jeu sont expérimentés depuis 2018. Une réglementation qui pourrait évoluer dans les mois à venir. Décryptage du Parisien.

Après la fermeture des derniers cercles de jeux sous forme d’association en 2017, l’État a lancé l’expérimentation des clubs de jeu, des entités privées qui peuvent ouvrir sur autorisation du ministère de l’Intérieur (voir 3 janvier et 31 juillet 2018, 1er janvier 2019).

•• Sept clubs de jeux existent désormais dans la capitale. Ils y proposent des jeux dits « de table » comme le poker ou le punto banco, qui nécessitent l’encadrement de croupiers. Mais à la différence des 203 casinos français qui ont le droit de les exploiter, la roulette, les machines à sous et les jeux électroniques y sont proscrits. Après avoir été prolongé une première fois, ce test se terminera le 31 décembre 2024.

« Il faut que le législateur se penche sur la situation avant pour voir si cette expérimentation est pérennisée. Et, si elle lest, dans quelles conditions », explique Stéphane Piallat, commissaire général, à la tête du Service central des Courses et Jeux, qui dépend de la Direction de la police judiciaire. Le ministère de l’Intérieur planche actuellement sur un rapport qui sera présenté aux parlementaires.

La plupart des acteurs du milieu s’accordent à dire que les clubs devraient continuer à faire partie du paysage dans les années à venir. Un autre bruit de couloir agite les tapis verts parisiens : larrivée très probable de la roulette dici à début 2025. Le blackjack avait déjà été autorisé il y a un peu plus d’un an. Une nouvelle extension de l’offre de jeux pourrait encore diversifier le public des clubs, s’ils sont pérennisés.

•• Plus de 700 000 clients ont poussé les portes des sept clubs parisiens en 2023. Un chiffre qui a bondi de 17 % par rapport à lannée précédente.  Idem pour le « produit brut des jeux » (PBJ) — à savoir ce que les clubs gagnent après avoir payé les gains aux joueurs et avant taxation — qui a pris 10 % en un an pour atteindre près de 119 millions d’euros. Des chiffres qui cachent pourtant un modèle économique loin d’être « une machine à cash » . Le foncier coûte très cher à Paris, et les clubs ont besoin de beaucoup de personnel pour les jeux de table.

Dans la foulée de la roulette, les machines à sous pourraient-elles aussi prendre dassaut la capitale ? Mais ce scénario reste hautement improbable à Paris. « Déjà il faudrait changer la loi » développe Stéphane Piallat. « Et les casinos fonctionnent avec des délégations de service public. Il faudrait donc que la Ville de Paris veuille en ouvrir. Or il ny a aucune volonté de sa part comme de celle de l’État de transformer les Champs-Élysées en casino ».