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13 Oct 2013 | Observatoire, Profession
 

Lundi 7 octobre, au cours du 20 heures de David Pujadas sur France 2, on a pu découvrir un reportage d’une équipe suivant, en mode caméra cachée, un adolescent de 14 ans en train d’acheter une bouteille de vodka dans une supérette ; puis, ce fut au tour de deux mineures, à qui les journalistes ont confié une caméra cachée, avant qu’elles ne se rendent avec un air assuré chez des buralistes pour les tromper en leur demandant et en obtenant des cigarettes. Ce n’est pas la première fois que l’on assiste à ce genre de « reportage-piège » où des commerçants commettent la faute de ne pas demander de pièce d’identité. 

Et sans vouloir excuser ce qui reste une faute, le téléspectateur reste toujours un peu sceptique devant les conditions dans lesquelles sont réalisées ces reportages où tout est fait pour « piéger », le temps de quelques images, sans la moindre explication de contexte.

Mais pour la première fois cette semaine, une organisation syndicale de journalistes a réagi devant ce genre de méthode. En effet, le Syndicat national des Journalistes (SNJ)-CGT de France Télévisions a dénoncé ce procédé, le 8 octobre, dans un courrier adressé à Thierry Thuillier (directeur des informations de France Télévisions) intitulé : « non à l’utilisation de mineurs, non à la mise en scène de l’information ». Ce qui laisse à penser que le sujet diffusé la veille a suscité une certaine gêne dans la rédaction. Et l’on peut se demander pourquoi.

En tout cas, le SNJ précise dans son courrier : « ce procédé nous indigne car l’équipe a effectué une mise en scène, demandant à un mineur d’enfreindre la loi pour arriver à ses fins (…) Il était possible de réaliser ce reportage sans se servir de mineurs comme appâts. Aujourd’hui on les utilise pour l’achat de cigarettes et d’alcool, et demain ?
« La caméra cachée ne doit en aucun cas être une solution de facilité pour dynamiser un tournage ou donner l’illusion d’une enquête approfondie ».

L’affaire est allée suffisamment loin pour que Thierry Thuillier, au micro d’Europe 1 le 10 octobre revienne sur le procédé de la caméra cachée, dont l’utilisation « est précisément prévue dans notre charte, pour la révélation d’une information importante, quand ce n’est pas possible autrement ». Dans ce cas précis, il s’agit pour lui, d’une « exception légitime », au vu du thème traité : « c’est un sujet de santé publique de première importance, notamment pour les parents ».

Comme quoi, pour faire passer certains messages, tout serait permis …