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11 Jan 2025 | Profession, Récents
 

Alors que le prix du paquet de cigarettes atteint depuis le début de l’année 13 euros pour certaines marques, certains malfaiteurs n’hésitent plus à prendre les bureaux de tabac pour cible. En Haute-Garonne le mois dernier, la plus vieille buraliste du département en a fait l’amère expérience. Témoignage dans La Dépêche du Midi. 

Il y a un mois jour pour jour, alors que Monique Lelté, 74 ans, se trouvait dans son appartement situé au-dessus de son commerce à Blagnac, en pleine nuit, des cambrioleurs ont fait main sur un stock important de paquets de cigarettes (voir 11 décembre 2024).

•• Tout juste remise d’une hospitalisation due au stress de cette découverte, elle explique son dégoût et sa tristesse : « ce cambriolage m’a beaucoup perturbé. Je dirai encore davantage que le braquage à main armée et la prise d’otage dont j’avais été victime au même endroit en 2019 (voir 8 mai et 15 août 2019). Financièrement, j’ai supporté les conséquences de cette prise d’otage jusqu’à aujourd’hui. » 

En conflit avec son assurance pour le dédommagement, « je me suis affaissée devant l’assureur. J’ai été tellement stressée que j’ai fait une rupture d’anévrisme. Je m’en remets doucement, sans trop de séquelles, mais je suis résolument décidée à lâcher l’affaire. J’aimais mon métier, mais il est devenu trop difficile pour une femme de mon âge. On marche vraiment sur la tête ! ».

Quand, au matin du 9 décembre, elle a mis les pieds dans son tabac-presse, Monique Lelte se souvient surtout de sa « sidération ». Pour cause, les plafonds « avaient été arrachés », tandis qu’il ne restait qu’un seul pot de tabac dans l’intégralité de son linéaire. Au sol, « les journaux recouvraient la pièce ». Sous l’un d’eux, la buraliste se souvient n’avoir trouvé qu’un paquet de Camel, seul oubli de ses cambrioleurs.

•• Aujourd’hui, elle ne cache pas sa colère de savoir toujours dans la nature ceux qui lui ont causé tant de troubles émotionnels et financiers.

« Les gens qui ont fait ça ne peuvent pas imaginer la peine que j’ai ressentie. J’ai toujours essayé de faire mon mieux pour me rendre utile auprès de mes clients, depuis plus de 50 ans. Aujourd’hui, je jette l’éponge. Après la prise d’otage, j’ai fait des cauchemars durant des mois. Je regardais sans arrêt si je n’avais pas enfermé un client dans la boutique le soir au moment de baisser le rideau… »

De quel œil elle voit l’avenir de sa profession ? : « je suis évidemment inquiète. Les augmentations des prix nous ont fait beaucoup de mal d’un point de vue économique, et pour quel résultat ? Des fumeurs, j’en vois toujours autant chez moi. J’en veux à l’État qui a dévalorisé nos affaires, ainsi qu’à ces épiceries de nuit, qui vendent sous le manteau des cigarettes de contrebande moitié moins chères que chez nous. »

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