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16 Sep 2017 | Pression normative
 

Pour certains chefs d’établissements, l’interdiction de fumer dans l’enceinte des lycées réaffirmée promptement par Matignon (voir Lmdt du 4 septembre) reste toujours un énorme paradoxe. 

Après un aperçu des « solutions casse-tête » mises en place à Paris (voir Lmdt du 15 septembre), comment s’organisent les proviseurs dans le Pas-de-Calais ? La Voix du Nord  a enquêté. 

•• Hubert Féraré, le proviseur de Ribot à Saint-Omer, a une réponse simple pour se positionner : « le préfet a toujours dit que les élèves devaient être mis en sécurité selon l’appréciation du chef d’établissement ». Le lycée avait d’ailleurs déjà obtenu une dérogation pour que tous les fumeurs de l’établissement aient le droit de fumer dans l’enceinte, près de la sortie, car « un déferlement de 300 lycéens sur la voie publique, en plus de présenter une cible en cas d’attaque, présente aussi un danger, la circulation peut être dense à cet endroit ».

•• « Je dois faire respecter la loi mais avant tout, je suis en charge de la sécurité de mes élèves », affirme Christophe Soudans le proviseur de deux lycées à Saint-Omer. « Des zones protégées », éloignées des bâtiments, ont donc été délimitées pour les fumeurs.

« Ce sont des carrés protégés. Pour l’un, c’est proche de l’entrée. Pour l’autre, c’est dans un espace vert, le long de la voie ferrée. Dans les deux cas, on ne peut pas y avoir accès de l’extérieur (…) depuis que nous avons mis en place ces dispositifs, un autre avantage est apparu, celui de ne plus voir de trafics …en tout genre devant les établissements ».

•• Au lycée professionnel Bernard-Chochoy de Lumbres, on va plus loin. Un coin fumeur est en cours d’aménagement, sous un préau éloigné des bâtiments principaux. « On le met en place avec nos élèves. C’est un ouvrage pédagogique puisque ceux qui étudient en filière charpente travaillent dessus. Ils construisent leur propre espace. Il n’y a plus qu’à réaliser la couverture, l’habillage, et y placer des bancs, il est donc pratiquement terminé ». Un choix pris pour « éviter les attroupements devant la grille du lycée ».

En attendant, les élèves peuvent fumer dans la partie arrière lycée. « C’est un espace sécurisé où il n’y a pas de circulation. Les lycéens ne fumeront pas en pleine cour de récré mais, tout de même, en étant abrités ».

•• Aux lycées Saint-Denis et Notre-Dame de Sion, de Saint-Omer, fumer dans l’enceinte de l’établissement est interdit mais les élèves peuvent le faire, à l’extérieur, sous certaines conditions. « S’ils ont à partir de 16 ans, et avec l’autorisation parentale, on leur délivre une carte qui leur permet de sortir sous la surveillance d’un membre du personnel durant trois créneaux : un quart d’heure avant les cours de 8 h et une demi-heure pendant la pause du midi et du soir. Cela vaut surtout pour les internes car nos élèves n’ont pas le droit de sortir fumer pendant les récréations », explique Anne-Charlotte Levray, chef des deux établissements.

•• Au lycée Vauban d’Aire-sur-la-Lys, bien que les lycéens ne puissent pas fumer dans l’enceinte scolaire, un coin spécifique sécurisé leur est réservé à l’extérieur. Ils y ont accès quand ils le désirent et même pendant les récréations. « On a mis en place une zone qui n’est pas non plus sur la voie publique et qui est fermée par une barrière. On a même une caméra vidéo reliée à l’établissement qui filme l’endroit », insiste Didier Rys, le proviseur.