Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
9 Août 2014 | International, Observatoire
 

Plants de tabacC’est la course contre des maladies qui ne cessent de se développer, partout dans le monde … Sans cesse, des laboratoires travaillent sur l’efficacité et l’innocuité de nouveaux vaccins. Y compris en explorant une ressource qui paraît, à priori, surprenante (du moins pour ceux qui en ignorent les vertus) : les plants de tabac.
Le sérum expérimental injecté aux deux missionnaires américains atteints d’Ebola aurait été le fruit de ces recherches (voir Lemondedutabac du 6 août).

Que ce soit pour les vaccins ou les sérums, l’idée de base est de transformer des plants de tabac en usines de protéines. Ces plantes, malgré leurs multiples qualités, ne sont pas naturellement enclines à produire des protéines humaines ; mais il faut compter avec le génie de la génétique et le fruit de nombreuses recherches menées dans le monde sur le tabac.

Le sérum expérimental dont on parle actuellement pour soigner le virus Ebola, ZMapp, a été développé par une petite start-up, nommée Mapp Biopharmaceutical , et fabriqué par Kentucky Bioprocessing , filiale depuis le début de cette année du fabricant de tabac Reynolds American (voir Lemondedutabac du 16 juillet).

Très schématiquement : le sérum est un mélange de trois anticorps, des protéines qui permettent au système immunitaire de neutraliser les agents pathogènes envahisseurs. Des gènes capables de générer des anticorps ont été glissés au sein d’un virus qui infecte spécifiquement les plants de tabac. Sachant que les virus sont d’excellents outils dans l’étude de la biologie moléculaire et la biologie cellulaire, ils permettent la manipulation de fonctions cellulaires. Et dans ce cas, les chercheurs ont obligé la plante à fabriquer des anticorps avant l’extraction des protéines.On sait déjà que les chercheurs ont, ensuite, infecté des souris et récolté leurs anticorps, ces derniers étant « humanisés », selon une technique désormais bien établie.

Le sérum s’est montré salvateur sur deux victimes d’Ebola. Pourquoi ne pas en envoyer une cargaison en Afrique ? Le problème, à ce jour, est d’obtenir suffisamment de protéines pour une dose de sérum, puis d’envisager un vaccin à l’échelle d’une population et d’une épidémie. Et surtout de le tester à grande échelle et sur des délais raisonnables.