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27 Déc 2019 | Associations, Vapotage
 

L’Académie nationale de Médecine se trompe de cible en remettant en cause (voir 12 décembre) le rapport de l’OMS, publié durant l’été 2019, déclarant que les cigarettes électroniques sont « incontestablement nocives »  estime Alliance contre le Tabac dans un communiqué de réaction, en date du 17 décembre, . 

Nous le reproduisons intégralement.

•• « Le communiqué de presse de l’Académie nationale de Médecine attribue à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) des intentions qui ne sont pas les siennes, en insinuant qu’elle discrédite « sans arguments », dans son rapport de 2019 (voir 27 juillet), l’usage « indubitablement nocif » de la cigarette électronique.

« Pour l’Alliance contre le Tabac (ainsi que pour l’Académie nationale de Médecine, nous n’en doutons pas), l’OMS est une institution hautement respectable, qui mesure avec grand soin ses déclarations en s’assurant qu’elles sont fondées sur des preuves et un consensus scientifiques.

•• « Il est naturellement possible de ne pas être en accord avec toutes ses prises de position. Cependant, nous pensons que la santé publique en France et dans le monde n’a rien à gagner d’une controverse stérile issue de la lecture partiale et fragmentaire du récent rapport de l’OMS, qu’en a fait une certaine presse.

« Plutôt que de se fier aux articles de la presse grand public pour analyser les propos de l’OMS, l’Académie de nationale de Médecine aurait dû prendre son information à la source, en se référant directement au rapport en anglais « WHO Report on the Global Tobacco Epidemic, 2019 – Offer help to quit tobacco ». 

L’Académie aurait alors pu constater qu’il s’agit d’un rapport très pondéré sur le sujet. Certes, l’OMS y déclare que la cigarette électronique est nocive, mais elle ne le fait pas « sans arguments » et prend toutes les précautions nécessaires pour relativiser cette nocivité.

••« En pratique, le rapport de l’OMS de 2019 recommande au monde entier de mettre en œuvre les mesures de bon sens qui ont été préconisées en France à propos de l’utilisation de la cigarette électronique : produit fortement déconseillé chez les non-fumeurs, ne devant être utilisé que pour aider à sortir du tabac et ne pouvant être spécifiquement mis en avant dans ce contexte jusqu’à preuve formelle de son équivalence ou supériorité d’efficacité par rapport aux autres aides au sevrage scientifiquement validées.

Cette position est d’ailleurs cohérente avec celle publiée récemment par l’Alliance contre le tabac encore récemment.

•• « Il nous semble important de rapporter les propos exacts de l’Organisation Mondiale de la Santé :

• Dans son rapport complet, il est dit que les cigarettes électroniques sont moins toxiques que le tabac mais que les données sont insuffisantes pour chiffrer la diminution du risque associé à leur utilisation (ce qui est aussi parfaitement acceptable)
• dans les fiches techniques, publiées en français, il est dit « les inhalateurs électroniques de nicotine ne sont pas sans danger mais sont généralement moins dangereux que les cigarettes » et qu’il faut « éviter que les non-fumeurs … ne se mettent à utiliser des inhalateurs électroniques », ce que disait déjà l’Académie nationale de Médecine dans son avis de 2015.

•• « Par ailleurs, l’OMS précise que la cigarette électronique pourrait être un moyen pour quitter le tabac, mais que les données scientifiques actuelles sont insuffisantes pour qu’elle, en tant qu’Organisation mondiale de la Santé, la recommande comme un moyen d’arrêt du tabac en population générale, ce qui est objectivement vrai.

« Ainsi, l’Académie nationale de Médecine peut défendre la cigarette électronique comme une voie possible d’arrêt du tabac. Mais, même s’il est justifié de rassurer les vapoteurs dans le contexte actuel de désinformation, il est important de ne pas laisser croire que la cigarette électronique n’a aucun inconvénient. 

En effet, c’est en fonction du rapport bénéfice/risque que doit être évaluée toute mesure de santé car aucun médicament ni aucune mesure thérapeutique n’a un risque nul.

•• « Cette mise au point étant faite, l’Alliance contre le Tabac réitère sa reconnaissance et son respect pour l’important travail fait par l’Académie nationale de Médecine pour faire régresser le fléau sanitaire du tabagisme ».