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21 Sep 2015 | Vapotage
 

Vapexpo 2015La troisième édition du salon Vapexpo, organisée du 20 au 22 septembre dans la grande halle de La Villette à Paris (voir Lmdt du 14 septembre), accueille un nombre croissant de professionnels, dont plus de la moitié d’étrangers, alors que la filière française continue de se structurer, selon une dépêche AFP de ce soir.

Vapexpo, qui table cette année sur une fréquentation en hausse de 25%, accueille au total 210 exposants (+ 70 %), dont 53 % d’étrangers, parmi lesquels bon nombre d’Américains, de Chinois et d’Allemands.

Les fabricants d’e-liquides ont cette fois la vedette, puisqu’ils représentent 43 % des exposants, contre 21 % pour les fabricants de matériel et 10% pour les revendeurs.

« La tendance cette année, ce sont les arômes de céréales et de glaces au yaourt », s’amuse Jean Moiroud, président de la Fédération des professionnels de la cigarette électronique (Fivape).

Dans les allées, tous s’empressent de proposer leur dernière création, comme le Lorrain Alfaliquid, qui a réalisé l’an dernier 45 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 130 personnes.

Au-delà de l’imagination des fabricants et du foisonnement des arômes, l’effort des exposants porte particulièrement sur la présentation des flacons et l’image véhiculée par leurs produits.

« C’est un vrai travail de séduction, d’autant que la filière française a la volonté de s’exporter », reconnaît Jean Moiroud, tout en soulignant que les fumeurs sont « durs à aller chercher avec des patchs Nicorette ou du Champix » (médicament pour arrêter de fumer, ndlr) et qu’il vaut mieux les attirer « avec un goût de tarte tatin ».

Selon le baromètre de l’Inpes paru en février, près de 3 millions de Français vapotent régulièrement, dont la moitié chaque jour, faisant de la France le premier marché européen en nombre de vapoteurs, devant le Royaume-Uni, rappelle la dépêche AFP. Le groupe d’études de marché Xerfi a estimé en juillet le marché français, qui repose « aux deux-tiers sur les e-liquides », à 395 millions d’euros en 2014. Le secteur représente « 2% des ventes de produits dérivés du tabac et n’a donc plus rien de marginalé, conclut-il.

Si les acteurs du secteur refusent d’être assimilés aux fabricants de tabac, la plupart sont pourtant optimistes quant à l’avenir.

« Le marché repart, il y a une nouvelle embellie sur le marché de la +vape+ en France et beaucoup d’étrangers s’intéressent à la France », assure Rémi Parola, porte-parole de la Fivape. Selon lui, l’Hexagone franchira au 1er janvier la barre des 4 millions de vapoteurs.

Pour Jean-Philippe Planchon, fondateur de myVapors Europe, qui distribue les marques de e-cigarettes Joyetech et Eleaf, le marché est « bien plus structuré qu’il y a un an ». « On est vraiment devenu un marché de professionnels. Avant on voyait arriver des vendeurs qui voulaient faire des marges délirantes au détriment de la qualité. Aujourd’hui, la bataille n’est plus sur le prix mais sur l’expertise et l’accompagnement du client », indique-t-il.

Confiant sur le long terme, Xerfi prévoit aussi une croissance moyenne du marché de 8% par an pour atteindre 450 millions d’euros en 2018. La hausse des prix du tabac, l’innovation du secteur mais aussi le nombre de fumeurs encore à convaincre, devraient permettre d’atteindre ce palier. « Le tassement observé est structurel », analyse Jean Moiroud, « il y a aujourd’hui un niveau d’enthousiasme et d’expertise qu’il n’y avait pas avant ».