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3 Déc 2015 | Observatoire
 

Addiction circuit de récompenseIl n’y aurait pas que la motivation et la volonté pour arrêt de fumer … Des chercheurs des universités de Zhejiang (Hangzhou, Chine) et de Virginie (Charlottesville, Etats-Unis) viennent de mettre en lumière, dans des travaux publiés ce 1er décembre dans la revue Transnational Psychiatry, un mécanisme génétique qui expliquerait le fait que certains fumeurs s’y prennent à plusieurs fois à arrêter alors que d’autres éprouvent moins de difficultés. Plus précisément, il s’agit de la variation d’un gène impliqué dans le circuit cérébral de la récompense.

Les conclusions reposent sur une méta-analyse de 23 études menées précédemment et portant sur 11 000 individus ayant accepté un prélèvement ADN et fourni un profil de fumeur ou ex-fumeur.

La variation génétique surviendrait sur le gène ANKK1, situé juste à côté du gène DRD2 dont on sait qu’il code pour le récepteur dopaminergique D2 et joue donc un rôle très important dans les comportements addictifs : les neurones dopaminergiques ayant pour rôle de réguler le circuit de la récompense. Ce dernier occupe un rôle central dans la mise en place et le maintien d’une addiction. Trois systèmes de neurones (dopaminergiques, sérotoninergiques et noradrénergiques) interviennent pour réguler le circuit : le dysfonctionnement de l’un d’entre eux peut générer l’addiction.

L’analyse des études a permis de déterminer trois types de variations. L’une d’elles correspondant à des personnes qui rapportaient avoir cessé de fumer plus facilement que d’autres. Les auteurs précisent toutefois que l’évaluation du niveau de difficulté à se désintoxiquer est difficile à définir. Pour eux, leurs travaux devraient permettre de mettre au point des traitements de sevrage adapté au profil génétique des fumeurs.