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9 Fév 2017 | Trafic
 

Le député européen polonais (PPE), Tomáš Zdechovský, estime que l’Union européenne devrait pousser la Biélorussie, principal exportateur de tabac illégal selon lui, à lutter contre la contrebande et la menacer de sanctions, le cas échéant. Membre de la commission sur le contrôle budgétaire, il a rencontré la Haute Représentante pour les Affaires Étrangères et vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini.

• Le commerce illégal du tabac ne cesse d’augmenter dans l’Union européenne. Les gouvernements y ont perdu 11,3 milliards d’euros de recettes fiscales. « Les États, particulièrement ceux qui partagent une frontière avec la Biélorussie, et les entreprises y perdent beaucoup d’argent. Il ne serait pas sérieux de ne pas s’attaquer au problème » explique le député européen dans une interview à Euractiv.

• Selon lui, en Biélorussie, la production est énorme, soutenue par le marché noir existant en Pologne, en Lettonie, en Slovaquie, en Hongrie, en Roumanie et en République Tchèque. « Des produits peu chers, de mauvaise qualité, produits de manière légale sous un régime d’impôts très bas, puis exportés illégalement ».

Si la Biélorussie a déclaré vouloir coopérer davantage avec l’Union européenne, elle doit apporter davantage d’engagements spécifiques, notamment en matière de coopération pour lutter contre les entreprises criminelles, estime Tomáš Zdechovský : « le gouvernement est très au courant du problème. Il doit s’attaquer aux petits producteurs. Minsk est également intéressée par une meilleure coopération avec Europol (Office européen de Police), mais elle doit envoyer un message clair et dire qu’elle entend lutter contre les activités criminelles pour qu’un coopération soit possible ».

• D’autre part, il regrette le manque d’échanges d’informations – et de moyens – entre la Slovaquie, la Pologne et la Hongrie : « j’ai été informé par Europol et Eurojust, qu’il y avait de trop nombreux contrebandiers de tabac en Biélorussie, et pas assez d’échanges entre États membres. Nous connaissons le nom des entreprises « mobiles ». Quand leurs membres se rendent compte qu’ils sont repérés, ils se déplacent vers un nouveau pays du jour au lendemain. Ils sont très nombreux, ils sont présents dans de nombreux pays et jouissent de bons réseaux ».

Les États membres et l’Union européenne devraient faire pression sur la Biélorussie : « des sanctions devraient être imposées si l’attitude de Minsk ne change pas », propose l’élu polonais, membre de la Commission du contrôle budgétaire au Parlement européen.