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4 Jan 2019 | Profession
 

Le Losange publie actuellement une série d’articles de « benchmarking » (analyse des processus d’évolution d’autres professions pour en tirer d’utiles enseignements / voir Lmdt du 31 octobre 2018).

Dans son numéro de décembre (voir Lmdt du 14 décembre), ce sont les épiciers indépendants qui sont examinés à la loupe. Notamment, à travers une interview du président de la Fédération nationale de l’Épicerie, Alexis Roux de Bézieux (fondateur de l’épicerie Causses et cousin du président du Medef). En synthèse.

•• Les défis qui se sont posés :

la fragilisation par les coûts des achats : « Il n’existe pas de centrale d’achats pour ces acteurs (les épiciers indépendants). Ils sont donc obligés de s’approvisionner chez Metro. Autant dire qu’ils ne peuvent pas bénéficier de bonnes conditions d’achat. Les épiciers se sont donc retrouvés dans une situation où ils achètent au prix où les grands distributeurs mettent en vente. »

le re-positionnement stratégique de la grande distribution : « depuis une dizaine d’années, à cause notamment d’une guerre fratricide que ses acteurs se sont livrée, la grande distribution s’est rendu compte qu’il y avait de la place à (re)prendre dans les centres-villes. Elle les a donc réinvestis sur les petites et moyennes surfaces. Les premiers modules ont vu le jour en 2008. Et, depuis, toutes les enseignes ont suivi, ce qui a entraîné une perte de parts de marché pour les épiciers traditionnels. »

les nouveaux usages de consommation :« soit l’apparition de nouvelles dépenses comme la téléphonie, Internet et l’augmentation du prix des loyers qui ont fait baisser le budget consacré par les foyers aux courses … Il n’est plus, aujourd’hui, que de 20 % de leur budget total. »

•• Le re-positionnement des épiciers indépendants :

« On distingue trois sortes d’épicier : l’ethnique, tout d’abord ; l’épicier pratique, qui est une sorte de spécialiste de proximité ; l’épicier hédoniste, proposant des produits à plus forte valeur ajoutée. »

•• Devenir d’avantage un commerçant qu’un distributeur :

« On observe un rejet du modèle intégré de la grande distribution et de l’industrie agro-alimentaire. Les consommateurs sont un peu perdus face à la multitude de l’offre. C’est ce que l’on appelle l’infobésité : il y a trop d’infos à traiter. Ils sont, du coup, enclins à déléguer à un ou plusieurs acteurs … pour peu que l’on sache les guider ! Ce qui suppose d’être un bon professionnel et de bien connaitre les produits que l’on vend.

« En résumé, un bon épicier est davantage un commerçant qu’un distributeur. »