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27 Mar 2017 | Profession
 

Traditab a vu son modèle économique anéanti, ces deux dernières années, par de nouvelles taxes et mesures réglementaires. Au point que cette PME du Lot-et-Garonne est désormais déficitaire et s’apprêterait à poursuivre l’État au tribunal administratif, selon BFM Business de ce dimanche 26 mars. 

Depuis 2015, les choses ne cessent de se compliquer pour cette entreprise « made in France » – et « made in Sud-Ouest » même – reposant sur les tabaculteurs de la région (voir Lmdt des 22 et 19 octobre 2016 ainsi que du 9 novembre 2015).

•• Nouvelles taxes et contraintes réglementaires renforcées ont eu leur effet d’accumulation, au nom de la lutte contre le tabagisme. « Je ne proteste pas contre cela, c’est normal, mais ces mesures ciblent des multinationales qui arrivent à faire face et pénalisent les petites sociétés qui travaillent sur un produit qui, jusqu’à preuve du contraire, est parfaitement légal » déclare Jérôme Duffieux, à la tête de Traditab.

Pictogramme « femmes enceintes » qui a coûté 100 000 euros à l’entreprise ; paquet neutre « qui favorise les grandes marques en faisant disparaître les petites » ; nouvelle taxe sur le tabac à rouler, ainsi que taxe destinée à limiter les possibilités d’optimisation fiscale (voir Lmdt des 6 décembre et 29 novembre 2016) … « ça nous a coûté 600 000 euros depuis le début de l’année, alors que nous payons nos impôts en France. Nous sommes une société française et nous n’optimisons rien. Et aujourd’hui, nous perdons de l’argent ! » estime Jérôme Duffieux qui annonce un déficit de 500 000 euros.

•• Traditab envisage donc d’engager une procédure contre l’État auprès du tribunal administratif et définit son angle d’attaque avec ses avocats : elle défend une activité locale – la culture et la manufacture du tabac – qui pendant longtemps était même soutenue par l’État via la Seita. « Aujourd’hui, on ne peut même dire que nous récoltons et produisons en France en respectant les règles, comme n’importe quel autre agriculteur. Tout ce qui peut donner une image positive du tabac est contraire à la loi ».

À l’inverse des producteurs de vins et d’alcools qui peuvent afficher la provenance de leur produit, revendiquer le « made in France » et mettre en avant des techniques de production écologique.