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25 Mai 2016 | Observatoire
 

Tabagisme passifPresque dix ans après sa parution, le décret interdisant de fumer dans les lieux collectifs ne semble pas avoir eu totalement raison du tabagisme passif, selon les résultats publiés dans Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de ce mercredi 25 mai.

L’éditorial du directeur général de la Santé, Benoît Vallée, dresse le constat de ce qu’il qualifie de « triste réalité » : selon les 15 635 personnes interrogées –  pour le Baromètre santé 2014 – le tabagisme passif semble en augmentation là où fumer est censé être interdit.

Lieux d’enseignement et de travail, bars ou restaurants … « Alors que les indicateurs dont nous disposions ces dernières années montraient un respect plutôt élevé de la loi », indique le professeur Vallée, ces « lieux d’usage collectifs », visés par le décret de novembre 2006, semblent appliquer moins parfaitement la législation.

• Ainsi, 76,8 % des élèves et étudiants de plus de 15 ans disent avoir été exposés à la fumée des autres au sein de leur établissement, dans les 30 jours précédant l’enquête reprise par Le Figaro de ce mercredi 25 mai.

En entreprise, cela concerne plus de 15 % des actifs : les ouvriers (28,2 %) plus que les cadres (7,2 %). Dans les bars et les restaurants, la situation n’est pas brillante : « La comparaison de la proportion d’individus fréquentant les lieux de convivialité et exposés à la fumée en 2012 (données ITC) et 2014 (données du Baromètre santé) fait apparaître une tendance à la hausse : de 6,9 % à 30,2 % dans les cafés et bars, de 1,5 % à 8,7 % dans les restaurants », précisent les auteurs qui notent un lien avec l’âge, l’exposition « passant de 30,2 % chez les 15-24 ans à 13,5 % chez les 55-64 ans. (…) Il ne s’agit pas seulement d’une baisse de fréquentation mais aussi d’une différence dans les lieux fréquentés et les comportements ». Être diplômé, avoir un bon revenu ou résider hors agglomération parisienne semblent être des facteurs protecteurs.

• « L’interprétation précise de ces résultats doit rester prudente », nuance Benoît Vallée (d’autant que d’une période à l’autre, les données ne semblent pas toujours comparables / ndlr).

L’enquête ne permet notamment pas de distinguer une exposition dans les lieux où fumer est interdit (à l’intérieur de locaux) de ceux où cela est autorisé (abords du lycée, terrasses non fermées …).

Ses auteurs avancent cependant que « l’élargissement du nombre de corps de contrôle habilités, inscrit dans la loi de modernisation du système de santé, permettra probablement d’assurer un meilleur respect de la législation ».

Il fallait bien donner un petit coup de main à Marisol Touraine.