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23 Sep 2015 | Observatoire
 

Alcool et tabagismeLes « niveaux alarmants » de consommation d’alcool, de tabagisme et d’obésité en Europe menacent les progrès qui y ont été accomplis en matière de baisse de la mortalité prématurée, a assuré, ce mercredi 23 septembre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), à l’occasion de la publication de son rapport  sur la santé  en Europe.
Dans une communication où le plaidoyer pro-domo se mêle à l’analyse. 

Car, les niveaux de mort prématurée liés à des maladies non transmissibles (NMT) – dont des cancers, des maladies cardio-vasculaires, le diabète ou les maladies respiratoires chroniques – sont en recul rapide, constate, d’une part, ce rapport triennal qui couvre 39 pays (UE et anciennes Républiques soviétiques).

« Cependant, les niveaux de consommation d’alcool, de tabagisme et de surpoids et d’obésité atteignent toujours des niveaux alarmants », estime, d’autre part l’OMS, ajoutant qu’ils « pourraient menacer ces progrès ».

« La région européenne enregistre les taux les plus élevés au monde en termes de consommation d’alcool et de tabagisme et, en ce qui concerne les taux de surpoids et d’obésité, elle se classe juste derrière la région des Amériques », souligne encore le rapport. Ainsi, 59 % de la population est en surpoids ou obèse tandis que 30 % de la population fume. Selon des chiffres datant de 2010, la consommation d’alcool y est de onze litres d’alcool pur par an et par personne en moyenne.

« Nous sommes en bonne voie, ce qui est une excellente nouvelle mais nous ne devons pas quitter l’objectif des yeux, nous devons faire plus en matière de facteurs de risque si nous voulons vraiment atteindre les objectifs en 2020 », qui est une réduction de la mortalité prématurée de 1,5 % par an d’ici 2020, souligne Claudia Stein, directrice de la recherche du bureau européen de l’OMS. « Les taux de tabagisme baissent partout – sauf à de très rares exceptions – mais l’obésité augmente », souligne-t-elle encore dans un entretien avec l’AFP. « Nous ne voulons pas gagner la guerre contre l’alcool et perdre celle contre l’obésité, ou bien nous pourrions simplement effacer les progrès relevés dans ce rapport ».

Selon elle, si ces taux ne baissent pas, « nous risquons de remettre en cause les progrès réalisés en matière d’espérance de vie, ce qui pourrait signifier que la prochaine génération pourrait vivre moins longtemps que nous ».

L’OMS souligne par ailleurs que les différences entre les pays –  en termes d’espérance de vie à la naissance et de mortalité infantile – ont diminué entre les pays de la région mais qu’elles restent « inacceptablement élevées ». Selon des chiffres datant de 2010 cités dans le rapport, l’écart d’espérance de vie est de 11 ans entre le haut et le bas du classement. L’OMS a précisé aussi avoir eu des difficultés à obtenir les données statistiques auprès de certains pays, ce qui peut nuire à la « fiabilité » et « l’exactitude » des taux présentés dans le rapport.