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28 Août 2017 | Observatoire
 

Contrairement à la tendance sur une dizaine d’années en France, le taux de prévalence tabagique chez les jeunes a diminué progressivement en Allemagne.

Cela est probablement dû à tout un travail, en profondeur, de prévention et d’accompagnement auprès des adolescents, menés par les différents länder (voir Lmdt des 2 mai 2016 et 25 juin 2015).

Arte Info, le 23 août, s’est lancé dans un exercice de comparaison entre les deux pays – « L’Allemagne éteint sa cigarette, la France en rallume une » – mais est passablement passé à côté du sujet.

Nous en retirons, cependant, quelques extraits :

•• « En faisant passer des lois visant à protéger les non-fumeurs, l’Allemagne a connu une profonde mutation » explique le docteur Ute Mons, du centre allemand de recherche sur le cancer. « Fumer est moins bien vu qu’auparavant. Les jeunes sont moins nombreux à fumer depuis que l’usage de la cigarette est restreint dans les bars et restaurants et dans l’espace public » (…)

« Les jeunes Français fument plus, malgré des produits moins accessibles qu’en Allemagne où la limite d’âge peut être facilement contournée grâce aux distributeurs automatiques non surveillés » (…)

•• « En théorie, les mesures de prévention fonctionnent toujours » déclare le docteur Ute Mons. « Mais, quelles que soient les lois votées, le contexte culturel joue un rôle majeur. Et on a l’impression qu’en France, fumer est une pratique ancrée dans la culture. »

•• Auteur de « Cigarette, histoire d’une allumeuse », l’historien Didier Nourrisson va plus loin dans son explication auprès de Arte.

La population française n’a réellement accès au tabac que depuis le 19ème siècle, alors qu’on fume depuis plusieurs siècles en Allemagne : « Aujourd’hui encore, fumer est un besoin social et quasiment démocratique. Ce besoin remonte à la Révolution française, moment où les Français ont non seulement réussi à accéder au pouvoir, mais aussi au tabac.

« C’est encore ancré dans l’esprit des gens. C’est une sorte d’héritage culturel qui se transmet inconsciemment de génération en génération (…) ».

•• Les critiques craignent que l’augmentation du prix du tabac renforce le marché noir, reprend Arte. Celui-ci ne s’est d’ailleurs jamais aussi bien porté en Europe que sur le sol français où il représente 15 % de la consommation totale. Les cigarettes illégales proviennent majoritairement d’Algérie. Les buralistes reprochent à l’État de ruiner leur activité tout en épargnant le marché noir. En Allemagne, où une cigarette sur vingt est d’importation illégale, ce trafic est en régression (sic).