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22 Déc 2019 | Profession
 

En Gironde, les séchoirs à tabac ont plus de succès sur le marché de l’immobilier de luxe que dans le monde agricole. Ils ne sont plus que cinq tabaculteurs dans le département aujourd’hui.

Et quand Jean-Luc Bentejac rangera définitivement son tracteur, dans quelques semaines, il ne restera plus que quatre tabaculteurs. Tous situés dans un rayon de 10 kilomètres entre La Réole (à 60 kilomètres au sud de Bordeaux) et Auros. Sud-Ouest les a rencontrés.

•• Les séchoirs-cathédrales, qui n’ont pas été transformés en loft, servent désormais de garage. Jérôme Castaing, producteur de tabac et de cérales de 45 ans, à Brannens, y stocke ses tracteurs. Comme ses collègues, il utilise de grandes serres modernes pour pendre ses pieds de tabac Burley. Le cultivateur est également administrateur de la coopérative Tabac Garonne Adour qui achète l’intégralité la production des derniers tabaculteurs girondins.

Jérôme Castaing résume son calendrier de production : « j’achète les graines, je les sème fin février. Puis, plantation en champs en mars ; binage et engrais, traitement des bourgeons en juillet ; récolte mi-août ; séchage pendant deux mois et effeuillaison en novembre. »

•• « C’est une production qui demande de la technicité et de l’expérience. On a parfois du mal à trouver de la main-d’œuvre pendant la saison » regrette Olivier Monget, tabaculteur à Blaignac.

Pourtant, les derniers producteurs girondins sont unanimes : le tabac peut être rémunérateur rapportant entre 3 et 5 000 euros net par hectare, après avoir déduit tous les frais et charges. « Le prix de vente n’a pas diminué depuis que j’ai commencé. Il se situe entre 4 et 6 euros le kilo. De plus, la coopérative nous assure des débouchés » positive Éric Duban qui cultive 6 hectares de tabac Virginie à Loupiac-de-la-Réole.

« Le gros problème ? C’est l’image de cette production. Le tabac, c’est tabou. Il a une très mauvaise réputation » reprend l’un de ces derniers tabaculteurs, désabusé.