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12 Jan 2018 | Profession
 

Où en sommes-nous ? Gérard Rameix a remis à la ministre de la Culture son rapport sur l’avenir de la filière un peu avant Noël (voir Lmdt du 22 septembre 2017). On vient d’apprendre que sa mission est prolongée tandis qu’une réflexion est lancée pour réformer la mythique et ancienne loi Bichet.

La ministre l’a reçu, en effet, ce mercredi mais « pour l’heure, rien ne filtre » selon Le Figaro qui parle de « dossier explosif sur un sujet miné ». Et dont tout le monde parle avec préoccupations. Des éditeurs aux diffuseurs pour lesquels, aussi, les années passent et les problèmes demeurent.

•• En tout cas, dans le contexte des problèmes récurrents de stabilité économique et de difficultés d’exploitation de Presstalis – avec un nouveau souci immédiat de trésorerie – , la mission de Gérard Rameix a été prolongée de trois mois. « Gérard Rameix gère l’existant, qu’il faut à tout prix préserver dans la perspective de réformes de fond » explique l’entourage de la ministre. « Il va poursuivre son travail en approfondissant plusieurs pistes de réflexion sur l’organisation de la filière ».

Avec du renfort. Marc Schwartz – ancien directeur de cabinet de Françoise Nyssen – a été missionné lui aussi sur le sujet.  Il est notamment chargé de mener une réflexion sur la réforme de la loi Bichet qui, depuis 1947, garantit l’égalité de traitement de tous les éditeurs face au réseau de distribution. Un principe qui pourrait être assoupli au vu du nouveau contexte de marché mais qui « devra en tout cas se faire dans le respect du pluralisme » précise le cabinet de la Ministre, jamais assez prudent.

•• Le premier rapport de Gérard Rameix – remis en 2015 – détaillait déjà plusieurs pistes pour refinancer Presstalis, en grave déficit chronique, mais surtout préconisait un rapprochement avec son concurrent –  les Messageries lyonnaises de Presse (MLP) – afin de revoir le schéma directeur des dépôts de presse.

Mais les couacs se sont multipliés. Avec, en plus, les difficultés des diffuseurs –  sur fond de baisse structurelle des ventes et de fermetures de points de vente (de 800 à 1 000 en rythme annuel) – les problèmes de trésorerie sont réapparus, qui ont conduit les éditeurs à remercier Anne-Marie Couderc en juin dernier (voir Lmdt du 1er juillet).

•• Les pertes d’exploitation de Presstalis, qui dépassaient 20 millions d’euros en 2012, auraient encore atteint 15 millions l’an dernier, selon La Correspondance de la presse.

Or les éditeurs, qui ont remis au pot il y a cinq ans – ce qui constituait pour eux un effort significatif – ont aujourd’hui moins de marge de manœuvre. D’envie aussi … Et la décision, en décembre dernier, de retenir 25 % des sommes à reverser aux éditeurs jusqu’à la fin janvier, pour faire face à un trou immédiat de 37 millions d’euros, fait grincer des dents.

•• Beaucoup de petits éditeurs, souvent distribués par les MLP et eux-mêmes dans une situation fragile, dénoncent un amalgame. Ils estiment que l’aggravation des problèmes de la filière doit en réalité être circonscrite à Presstalis.

Alors que la nouvelle patronne, Michèle Benbunan (voir Lmdt du 12 septembre 2017), doit présenter incessamment son projet de transformation de l’entreprise.

Y aura-t-il, un jour, un bout du tunnel ?