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4 Juin 2020 | Profession
 

De Lyon à Marseille, des milliers de kiosquiers et Maisons de la presse du Sud-Est, déjà fragilisés, en font pour la quatrième semaine l’amère expérience, conséquence des ennuis financiers du distributeur Presstalis, rapporte une dépêche AFP signée François Becker.

Le soleil brille à La Ciotat, cité balnéaire proche de Marseille. Mais dans un coin de la carte postale, le patron de la Maison de la presse, Richard Benvenuto, se désole : « je ne vends plus que du périmé! Les journaux c’est plus frais que le poisson, c’est valable qu’un jour ! ».

•• Comme des milliers d’autres points de vente dépendant quasi exclusivement des filiales de distribution lyonnaise et marseillaise de Presstalis, mises en liquidation mi-mai et dont les salariés sont en grève, il n’a plus été livré de la plupart des titres – presse locale à part – depuis quatre semaines (voir 16 et 25 mai).

Dans sa boutique en bout de quai, après une enfilade de glaciers et de cafés, les rayonnages, dimensionnés pour 4 000 titres, sont moitié vides. Plus un magazine de cuisine, la presse féminine et les revues de running ont disparu. Le dernier numéro de Charlie Hebdo date de mi-mai.

« Je vendais l’Équipe, Le Monde aussi beaucoup … Et puis la presse étrangère, toutes les langues que l’on peut imaginer. Maintenant, je n’ai plus rien ! », se désole M. Benvenuto. Le chiffre d’affaires est divisé par dix, précise-t-il. Dans l’arrière-boutique, les cartons d’invendus s’empilent : 10 000 euros qu’il attend de se faire rembourser.

•• Pour les kiosquiers et les marchands de journaux, « c’est catastrophique », résume Christian Andrieux, vendeur de presse à Marseille et responsable de l’union professionnelle du secteur, Culture Presse. « On n’a aucun espoir et personne n’en parle, d’autant que Paris n’est pas concerné », s’exclame-t-il, en appelant à une action urgente des pouvoirs publics.

Selon ses calculs, 2 000 points de vente et 4 500 emplois sont concernés. Certains, petits commerçants sans droit au chômage et déjà fragilisés par le confinement, pourraient ne pas passer le cap, avec des chiffres d’affaires déjà modestes, qui ont fondu de 50 à 60 %.

Selon Presstalis, 1 100 points de vente (sur 22 000 en France) n’ont pas été livrés mercredi, sur les zones de Marseille, Toulon et Lyon. En Corse, la distribution des journaux nationaux est aussi perturbée depuis des semaines.