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19 Juil 2017 | Pression normative
 

Le sujet revient sur le plan médiatique (voir Lmdt du 18 juillet). Au cours d’une audition devant la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale, la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, vient d’être interrogée sur la présence du tabac et de l’acte de fumer dans la production cinématographique par la députée Stéphanie Rist (République en Marche, Loiret).

La réponse de la Ministre est plutôt alambiquée mais elle laisse à penser que le principe de la liberté de création, somme toute, s’impose. Verbatim.

• Stéphanie Rist : « Ma question porte sur le tabagisme au cinéma. Le nombre de scènes où l’on voit une personne fumer a quasiment doublé entre 2010 et 2016. Le sujet n’est pas nouveau, il est complexe. Il s’agit de concilier santé publique et liberté de la création. Plusieurs propositions ont été faites par Michèle Delaunay avec une interprétation extensive de la loi Evin et la suppression des subventions aux films qui montreraient le tabagisme à l’écran. Mais surtout, en 2016, l’OMS a préconisé d’interdire aux mineurs les films où l’on voit des acteurs fumer. Sachant que la classification en France tient compte actuellement de la protection de la sensibilité des mineurs et non de la santé publique. Quelle est votre position sur cette recommandation et sur la relation entre le tabac et le cinéma ? ».

• Françoise Nyssen : « Effectivement le cinéma bénéficie de garanties associées à la liberté de création. C’est une liberté fondamentale qui donne une place particulière, au niveau mondial, au cinéma français. Dans le cadre de la lutte contre le tabagisme, une circulaire du ministère de la Santé a rappelé en 2012 qu’il ne ressort ni de l’esprit ni de la lettre de la loi Évin, ni des engagements internationaux de la France, que la consommation de tabac est interdite dans la création cinématographique et audiovisuelle. On est tous d’accord sur les méfaits du tabac mais on ne peut intervenir sur le contenu des films. Il faut faire de la pédagogie ».