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5 Juil 2017 | Profession
 

Mardi 4 juillet, une quarantaine de salariés du site de Seita à Riom a fait le déplacement à Paris lors de la dernière étape des négociations sur le plan social et la soumission de leur projet alternatif de Scop (voir Lmdt des 29, 13 et 9 juin). Ce dernier a été retoqué et le plan social sera envoyé lundi prochain à l’Inspection du travail (Direccte) pour validation.

Ambiance des heures en suspens, décrite dans Lemonde.fr ce 5 juillet, devant le siège parisien d’Imperial Brands, protégé pour l’occasion par cinq cars de police et de gendarmerie. Extraits.

« Depuis l’annonce du plan social, ils sont montés huit fois à Paris. C’est aujourd’hui la dernière, avant « la fin de la Seita ». « On est venus pour le symbole, pour être présents jusqu’au bout. C’est un baroud d’honneur », lance José, bravache. Il s’interrompt soudain, l’air un peu perdu. « C’est une page qui se tourne, c’est fini. (…)

•• Derrière lui, les salariés ont troqué les jets d’œufs de peinture sur la façade contre des balles de tennis. Des rires s’échappent. Ils sont entre copains, encore mobilisés, encore vaillants. L’ambiance bon enfant dissimule pourtant mal la colère et l’angoisse qui percent chez chacun.

Au fil des mois, le climat s’est durci. A la fin du mois de mai, un salarié a « pété les plombs » et tiré au fusil de chasse sur le poste de sécurité de l’usine avant d’être interpellé. Quelques heures plus tard, le poste a été incendié. Depuis cet incident, les salariés n’ont plus le droit de se rendre sur le site, interdit d’accès (voir Lmdt des 27, 26 et 23 mai)

•• Après deux heures de négociations avec des représentants d’Imperial Brands, Stéphane Allègre, le secrétaire CGT du comité d’entreprise, descend retrouver le groupe de salariés au pied du siège. Les nouvelles sont mauvaises.

Le géant du tabac a rejeté leur projet de Scop. La multinationale ne le juge « pas viable » et refuse le contrat de sous-traitance avec les salariés. Stéphane Allègre tente de faire bonne figure et annonce la création d’une association « pour mettre des fonds », afin de poursuivre la bataille, et présenter une nouvelle mouture du projet. Il compte aussi faire appel à une « boîte de com ». « Il faut travailler, il faut qu’on parle de nous » lance-t-il au micro.

•• Contacté, Imperial Brands précise au Monde que la direction est « prête à étudier un nouveau projet à condition qu’il soit indépendant du groupe Imperial Brands [qu’il n’implique pas une sous-traitance par le groupe, ce que réclament les salariés] et qu’il démontre sa pérennité économique ».

Le groupe a officiellement jusqu’au 31 décembre pour se prononcer sur d’éventuels repreneurs ou sur un nouveau projet de SCOP ».

•• Le plan social une fois validé, les salariés entameront alors leur « dispense d’activité rémunérée », jusqu’à leur licenciement officiel le 30 septembre, précise Le Monde.