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10 Déc 2018 | Profession
 

Pratiquement, chaque jour en France, un hôtel-restaurant situé en zone rurale ferme ses portes. Les mises aux normes trop coûteuses découragent les repreneurs, peu soutenus par les banques.

Les adhérents de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (Umih), réunis en congrès à Saint-Etienne, la semaine dernière, ont tiré la sonnette d’alarme. 

« Il y a en France un parc hôtelier d’environ 650 000 chambres. Tous les ans, dans les zones rurales, nous perdons plus de 300 petits hôtels-restaurants », détaille Roland Héguy le président de l’Umih, « c’est presque un établissement par jour qui met la clé sous la porte. »

Paradoxalement, ces petits hôtels de 10 à 20 chambres « sont des entreprises viables », assure-t-il.

•• Le problème est à chercher du côté des normes imposées à l’hôtellerie, devenues un fardeau. « Les mises aux normes de sécurité incendie, d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, d’électricité, les portes coupe-feu, toutes ces réglementations imposées aux petites structures hôtelières nécessitent des investissements très lourds », confirme Jean-Luc Marion Lashermes, directeur associé du cabinet Michel-Simond, réseau spécialisé dans les fonds de commerce, à Saint-Étienne (Loire).

Mises aux normes (ticket minimum de l’ordre de 300 000 à 500 000 euros) que les propriétaires de ces établissements situés en zone rurale n’ont pas toujours les moyens de réaliser.

•• La retraite approchant, ces petits hôteliers de campagne se mettent en quête d’un repreneur. Mais les potentiels acheteurs se font rares. « Le poids de la réglementation et la frilosité du système bancaire à financer des reprises sont inouïs », dénonce le président confédéral de l’Umih. Il propose de créer une sixième catégorie d’Établissement Recevant du Public (ERP) dans laquelle entreraient les structures hôtelières accueillant au maximum 30 personnes, soit 15 chambres : « cette nouvelle catégorie permettrait d’assouplir les normes imposées. »

•• Et la concurrence de plus en forte, ces dernières années, des gîtes et chambres d’hôtes dans les zones rurales n’a rien arrangé à la situation déjà précaire de ces hôteliers. « Aujourd’hui, on construit des hôtels un peu partout dans les grandes métropoles », constate Roland Héguy, « notre objectif est de redonner de la vitalité à l’hôtellerie de campagne. »