La Française des Jeux, dont la privatisation vient d’être entérinée au Parlement, a mis en avant ce mercredi 17 avril ses performances opérationnelles « solides » au cours de l’année 2018, malgré le repli de 6% de son bénéfice net, annonce Katia Dolmadjian dans une dépêche AFP.
Deuxième loterie européenne et quatrième mondiale, la FDJ avait déjà annoncé en janvier avoir engrangé 15,8 milliards d’euros de mises l’an dernier (+4,4 %), même si le nombre de joueurs s’affichait en repli, de 26 à 25 millions (voir Lmdt du 17 janvier). Le groupe avait précisé qu’un total de 10,7 milliards d’euros avaient été reversés aux joueurs – dont 198 millionnaires.
Si les jeux de tirage et de grattage demeurent l’activité principale de l’opérateur encore détenu à 72 % par l’État, les paris sportifs ont pour la première fois passé la barre des trois milliards d’euros l’an dernier, progressant de 21 % notamment grâce à l’effet Coupe du Monde qui a vu le sacre des Bleus en juillet.
•• « En 2018, la Française des Jeux a confirmé la solidité de son modèle, et a enregistré une bonne performance opérationnelle et financière », a commenté mercredi à l’AFP la PDG du groupe, Stéphane Pallez.
Le résultat net annuel de la FDJ s’est établi à 170 millions d’euros, contre 181 millions d’euros en 2017, « compte tenu notamment d’un résultat financier « impacté » par l’évolution des marchés fin 2018 », selon le communiqué. « Ce résultat net est un peu moins élevé que l’an dernier, c’est essentiellement dû au fait que notre portefeuille d’actions a été affecté par une baisse de rendement financier en fin d’année », a détaillé Mme Pallez.
Elle met en avant un Ebitda (excédent brut d’exploitation) « stable », qui s’établit à 315 millions d’euros, « soit une marge sur chiffre d’affaires à un niveau très satisfaisant de 17,5 % ». En outre, l’Ebitda s’afficherait en progression de 4,6 % « hors impact » de la hausse de rémunération des détaillants, tient à préciser le groupe.
En vertu d’un accord signé l’an dernier avec les buralistes pour mieux rétribuer la distribution des jeux d’argent, la Française des Jeux a ainsi vu la rémunération de ces détaillants augmenter de 4 %, à 785 millions d’euros, reprend l’AFP. « C’est un investissement stratégique dans le réseau, j’y mets une partie de ma profitabilité », souligne la PDG.
•• En 2018, la contribution de la FDJ aux finances publiques progresse de 2,8 % pour atteindre 3,5 milliards d’euros, « dont 3,3 milliards de prélèvements publics sur les jeux », est-il précisé. Cette manne pour l’État – qui représente environ 1 % de son budget total – sera maintenue même après la privatisation.
Lors de la prochaine assemblée générale également, le groupe proposera le versement de dividendes à hauteur de 122 millions d’euros, contre 130 millions en 2017, « soit un taux de distribution maintenu à 72 % du résultat net du groupe ».
•• Le 11 avril, le Parlement a définitivement adopté la loi Pacte, qui autorise le transfert au privé de la majorité du capital de la FDJ, tandis que l’État deviendra actionnaire minoritaire à hauteur de 20 % « au minimum ».
« On a franchi une étape très importante avec ce vote, on attend maintenant la promulgation de la loi puis des ordonnances », a commenté Stéphane Pallez. « Parallèlement, l’entreprise a continué à travailler pour préparer sa nouvelle vision à cinq ans, qui sera présentée à l’été, et pour être prêts si et quand le Gouvernement veut aller de l’avant » sur la privatisation, a-t-elle ajouté.
•• Par ailleurs, sur l’interdiction du jeu aux mineurs, la FDJ s’est engagée mercredi à « allouer, dès 2019, 10 % de ses investissements publicitaires télévisuels au Jeu responsable », contre quelque 2 % l’an dernier.
Concernant enfin la nomination comme directrice de la communication du groupe de Raphaële Rabatel, épouse du chef de file des députés LREM Gilles Legendre, qui a suscité des critiques d’élus LR et RN, Mme Pallez a précisé à l’AFP qu’elle « embauchait des gens sur leurs compétences » (voir Lmdt du 12 avril).