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5 Juil 2020 | Trafic
 

Depuis ce mardi 30 juin, 22 personnes de cinq pays différents (Arménie, Moldavie, Azerbaïdjan, Ouzbékistan et Albanie) sont jugées devant la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Rennes.

Elles sont suspectées d’appartenir à une organisation criminelle qui aurait importé des dizaines de milliers de cartouches de cigarettes en France entre 2017 et 2019 (voir 19 et 22 janvier, 5 et 9 avril 2019).

Une affaire très intéressante à suivre : car elle permet de mettre particulièrement en valeur le rôle joué par des réseaux mafieux d’Europe de l’Est, structurés et déterminés, en amont du trafic de fourmis assurant la revente à la sauvette. 

Le niveau actuel des prix en France génère l’arrivée d’organisations expérimentées dans les activités criminelles de tout type.

•• Selon les calculs de la Douane, entre 2017 et 2019, ce réseau aurait revendu au moins 42 000 cartouches de cigarettes à Rennes, Strasbourg et dans la région lyonnaise.  « Les cartouches étaient achetées 28 euros et revendues entre 30 et 33 euros » a expliqué François Lavallière, le président de la Jirs.

•• L’enquête avait démarré par une fusillade à Erfurt, en Allemagne, en juillet 2015 : une rencontre entre différents membres de communautés du Caucase ayant tourné au règlement de compte.

Après des mois d’investigations, les enquêteurs allemands remontent la piste de plusieurs membres « de la diaspora arménienne liée à la criminalité organisée ». L’un d’entre eux, considéré comme particulièrement influent dans le réseau en France et en Allemagne, vit dans la région rennaise.

•• Le 9 juin 2017, une information judiciaire est ouverte en France. Pendant deux ans, les enquêteurs vont remonter deux filières, l’une arménienne (9 des prévenus sont originaires du même village) et une autre moldavo-ukrainienne.

Et au cours de l’année 2019, plusieurs vagues d’arrestations mènent à l’interpellation de 22 malfaiteurs.

•• Mardi, la première journée de procès s’est déroulée de manière chaotique. Après avoir été perturbée par des travaux dans le tribunal et des problèmes de traduction, l’audience a été interrompue pour raison médicale en début d’après-midi.

À 14 heures, au moment de la reprise, l’homme présenté par les enquêteurs comme le chef du réseau en France devait être interrogé par les juges.

Mais le prévenu, qui souffre de problèmes médicaux majeurs, a été victime d’un malaise et a dû être pris en charge par le Samu. L’homme sera finalement jugé le 9 novembre, si son état de santé le permet.

Pour les autres prévenus, le procès se poursuit jusqu’au 9 juillet. À suivre …