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23 Nov 2020 | Profession
 

Circonstance sanitaire oblige, reprise de la revue de presse des témoignages de buralistes à travers les régions (voir 20 et 19 novembre).

•• Dans ce bar-tabac-presse du quartier Saint-Marc à Brest, l’ambiance est musicale et les clients passent à intervalles réguliers acheter leurs cigarettes, valider leurs tickets de paris sportifs … « Le matin, les ouvriers viennent chercher leur café à emporter » ajoute l’un des associés qui ont repris l’établissement en février dernier.

« Lors du premier confinement, les gens avaient fait des réserves de tabac. Maintenant, ils viennent quand ils veulent. Et il y a quand même une dynamique avec le marché le mardi matin, les deux boulangeries sont ouvertes, les banques aussi … Nous restons donc ouverts  » poursuit-il.

Les deux repreneurs ont dû repousser les travaux prévus pour donner un coup de jeune à l’établissement. Même s’il y a déjà eu de petits changements : de la bière locale est proposée à la vente, des tableaux sont exposés …

« Pour l’instant, on ne peut pas anticiper la suite. Le pire est de ne pas savoir. Nos deux employés sont en chômage partiel. Heureusement, nous sommes deux, nous gardons le moral, mais imaginez les brasseurs qui viennent de sortir leur bière de Noël, cela doit être une cata » (actu.fr Bretagne).

•• Même s’il est désormais interdit de rester dans l’établissement ou de stationner à plusieurs devant, les bavardages font toujours partie du décor. Dans ce bar-tabac de Calais, tout le monde se connaît et on se tutoie en s’appelant par son prénom. « Quand on tient un bar, on est aussi un peu psy, les gens se confient. À entendre parler nos clients, ce deuxième confinement, c’est bien pire. Certains se renferment, ils ne nous parlent presque plus … ».

Outre le lien social qui se détisse à petit feu, c’est bien sûr la santé économique de la boutique qui inquiète la buraliste : « la moitié de notre gagne-pain avec le bar n’est pas là. La hausse du prix du paquet de tabac n’a pas aidé. Le Beaujolais nouveau, ce n’est pas possible non plus », déplore-t-elle.

La buraliste propose alors de suivre le mouvement #artisanapoil, lancé il y a quelques semaines : « on veut prendre soin de notre travail malgré cette descente aux enfers. On est déjà à poil. S’il faut faire des choses comme ça pour sauver nos commerces, il faut oser, il faut y aller ! » (La Semaine dans le Boulonnais).

•• La pandémie de coronavirus ne remettra pas en cause la sortie du Beaujolais Nouveau. En tout cas pas à Friville-Escarbotin (4 700 habitants, 25 kilomètres d’Abbeville).

D’habitude, « on accueille du monde les quatre premiers jours jusqu’au dimanche, avec du pain et du pâté, pour profiter d’un moment convivial, pour se réunir un petit peu », témoigne la propriétaire du bar-tabac.

Cette année, c’est vente à emporter « avec des chips et du saucisson », après commande par téléphone ou via sa page Facebook. La buraliste n’a pas changé de fournisseur : « je fais confiance depuis plusieurs années au même vigneron ».

Cette initiative est aussi un moyen pour elle de « s’occuper un peu plus malgré l’ouverture de la partie tabac » (L’Éclaireur).

•• Les trois bars-tabacs de Montval-sur-Loir (7 900 habitants, au sud du Mans) font le même constat : à part quelques boissons à emporter, l’activité est au point mort, et les conditions sont plus dures qu’au premier confinement.

« Nous ressentons plus la baisse d’activité que lors du premier confinement, peut-être parce que comme les gens travaillent, ils font leurs achats à proximité de leur lieu de travail. Pour ce qui concerne les jeux, souvent les clients jouent en prenant une boisson, maintenant, plus de café, donc pas de jeux et moins de ventes de presse aussi ! ».

« Nous sommes point relais dépôt pickup pour Colissimo, Chronopost, DPD et UPS depuis huit années. Dans ce domaine, nous enregistrons beaucoup plus d’activité que lors du premier confinement » assure un couple de buralistes.

« Là, souvent les quatre livreurs nous livrent deux fois par jour soit plus d’une centaine de colis. Pour l’instant les gens ne font pas encore d’achats pour Noël, c’est beaucoup de « Vinted », des particuliers qui vident leur armoire par internet et aussi des boxes après la mise en service de la fibre. Heureusement que nous avons cette activité pour donner un peu de vie à l’établissement car sinon c’est vraiment très calme ».

L’établissement est également depuis septembre Point Paiement de Proximité.

« Au niveau du PMU c’est une catastrophe, le lien social est complètement cassé » déplore une consœur. « Habituellement les clients se retrouvent, préparent leurs paris ensemble, il y a de la vie. Ce lien et les échanges avec les clients me manquent aussi. Au tabac,  j’ai l’impression d’être simplement une caisse enregistreuse, il faut vraiment que 2021 revienne à la normale » (Ouest France).