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8 Jan 2019 | Pression normative
 

Le plan gouvernemental contre les addictions, publié mardi 8 janvier après plusieurs mois d’attente, veut faire mieux respecter l’interdiction de la vente de tabac et d’alcool aux mineurs mais ne prévoit pas d’augmentation du prix de l’alcool, réclamée par des médecins et associations anti-alcoolisme, annonce l’AFP.

Par ailleurs, ce plan met en garde contre « l’usage intensif » des écrans et des jeux vidéos, qui peut devenir « problématique » (voir Lmdt du 8 juin).

•• Ce plan a été publié mardi par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), placée sous l’égide de Matignon, après des fuites dans la presse. Sa parution avait été reportée à plusieurs reprises ces derniers mois.

« Le Plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022 a été validé par le cabinet du Premier ministre le 19 décembre », a indiqué la Mildeca sur son site internet.

« Chaque année, le tabac et l’alcool sont responsables du décès respectivement de 73 000 et de 49 000 personnes. Ces chiffres ne sont pas acceptables », écrit le Premier ministre Édouard Philippe dans l’introduction du plan.

•• Organisé selon six axes, ce document comprend quelque 200 mesures.

Certaines sont déjà connues. Le plan reprend ainsi la mesure phare du gouvernement contre le cannabis : l’amende forfaitaire pour usage de drogues, dont les recettes doivent financer des actions de prévention (voir Lmdt du 27 janvier 2018).

•• Le plan veut également mieux faire respecter « l’interdiction de vente aux mineurs du tabac, de l’alcool et des jeux d’argent ».

« Les jeunes mineurs nous disent aujourd’hui dans les enquêtes qu’ils n’ont aucune difficulté à s’en procurer », s’est inquiété auprès de l’AFP Nicolas Prisse, le président de la Mildeca.

L’un des moyens serait de mettre en place des opérations de testing pour s’assurer que l’interdiction est bien respectée par les établissements.

•• En revanche, le plan ne prévoit pas de mesures pour agir sur le prix de l’alcool.

« Ça fait partie des choses qu’on peut regretter », a déclaré à l’AFP Nathalie Latour, déléguée générale de la Fédération addiction, réseau d’addictologie qui regroupe plus de 200 associations.

« Globalement, le contenu du plan est cohérent, intéressant », même s’il n’y a « pas de mesure flamboyante », a-t-elle poursuivi. Selon elle, « ce qu’on peut lui reprocher, c’est de rester très technocratique ».

Elle regrette également que le texte n’ait pas été porté publiquement par l’ensemble du gouvernement : « Il manque d’incarnation politique ».

•• Enfin, le plan prône la poursuite de l’expérimentation des salles de consommation de drogue à moindre risque (communément appelées « salles de shoot »), ouvertes aux usagers d’héroïne. Il « envisage » l’ouverture de nouvelles salles « pour répondre à des besoins non couverts ».