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26 Déc 2014 | International, Profession
 

New York TimesBarry Meier, l’un des piliers de la rédaction du New York Times (finaliste du célébrissime Prix Pulitzer), a signé dans l’édition du 24 décembre un article – « la nicotine à moindre risque » – faisant le point sur ces innovations dont on parle beaucoup ces temps-ci dans le secteur du tabac et de la vapote. La loi du genre fait que ce texte peut apparaître incomplet mais la notoriété du support lui confère une certaine autorité auprès du grand public. En voici les principaux extraits.

• LE CONTEXTE

« Au cœur d’un centre de recherche ultra-moderne au bord d’un lac de montagne, des machines à fumer automatiques contribuent à définir l’avenir de la nicotine » : l’article démarre sur une rapide description du centre de recherche de Philip Morris International, à Neuchâtel en Suisse (voir Lmdt du 14 septembre). Avant de se lancer dans des conditions plus générales : « Alors que seulement un petit pourcentage de fumeurs a opté pour la cigarette électronique – les experts estiment que les premières e-cig ne dégagent pas assez de nicotine pour répondre aux envies des fumeurs – les principaux fabricants de tabac déploient leurs ressources financières et intellectuelles dans le but de dominer le grand marché potentiel des alternatives à la cigarette (…)

« Ces derniers mois, plusieurs fabricants de tabac ont rehaussé le niveau de nicotine de leurs marques de cigarettes électroniques, pendant que d’autres, comme Philip Morris International (PMI), commencent à mettre sur le marché des appareils légers qui vont procurer aux consommateurs de la nicotine, comme toujours, avec du tabac que l’on chauffe mais que l’on ne brûle pas. Il y a peu de temps, un autre fabricant, BAT, a obtenu des autorités sanitaires britanniques l’agrément pour un spray à inhaler de la nicotine (…)

« Nos efforts tendent vers un double objectif » assure le docteur Patrick Picavet, directeur des évaluations cliniques chez PMI : « développer une gamme de produits dont on puisse établir scientifiquement la moindre nocivité et qui soient des substituts acceptables pour des fumeurs qui ne peuvent ou ne souhaitent arrêter ».

L’enjeu est confirmé avec les chiffres repris par l’article : un marché mondial, cette année, de 5 milliards de dollars pour la cigarette électronique. A comparer avec les 800 milliards de dollars des produits du tabac conventionnel (source Wells Fargo Securities).

• PLUS DE NICOTINE

« La course aux nouveaux appareils passe par un apport de nicotine ayant la même efficacité que la cigarette » reprend Barry Meier.

« Une étude de l’année dernière (aux USA) a montré que les cigarettes électroniques de la marque Njoy (voir Lmdt du 7 mars 2014) dégagent un niveau de nicotine sensiblement plus bas qu’une Marlboro. En conséquence, les vapoteurs américains se tournent vers des appareils (des ciga-like) plus grands, les « vape-pens », dont les batteries produisent plus de chaleur.

Blu Lorillard« Altria (qui exploite Marlboro sur le marché américain) a lancé la e-cigarette MarkTen (voir Lmdt des 21 décembre 2013 et 6 janvier 2014) dont il a augmenté la concentration en nicotine de 65 % l’année dernière.

« Lorillard qui exploite la e-cigarette Blu (qui devrait passer prochainement dans le giron d’Imperial Tobacco – Ndlr / voir Lmdt du 3 octobre 2013 et du 15 juillet 2014) a relevé l’apport en nicotine de son dernier appareil de 50 % à travers plusieurs modifications, notamment le renforcement de la concentration de nicotine et le référencement d’une batterie produisant plus de chaleur ».

• L’IQOS DE PHILIP MORRIS INTERNATIONAL

Iqos 2« Le mois dernier, Philip Morris International a commencé à tester, au Japon, le premier de ses produits de nouvelle génération : un appareil pouvant accueillir du vrai tabac qui chauffe mais ne se consume pas (heat-no-burn) : l’iQOS ( voir Lmdt du 13 octobre 2014).

« Et PMI prévoit de lancer, en 2016, un autre produit « heat-no-burn » qui pourra s’allumer avec une allumette mais dont le tabac ne se consumera toujours pas ».

Des porte-paroles de l’entreprise ont déclaré à Barry Meier que les résultats de tests en laboratoire indiquaient une moindre nocivité. Sur le terrain, de premières études concluantes auprès d’utilisateurs ont débuté, dès 2013 en Pologne. De nouvelles vagues d’études se sont multipliées depuis.

De son côté, RJ Reynolds travaille aux USA sur son propre produit de nouvelle génération : Revo. Mais David Howart, porte-parole de Reynolds, déclare seulement au New York Times que Revo présente l’avantage « de présenter moins d’odeur de fumée et de supprimer les cendre ».

• LA COURSE A L’INNOVATION CONTINUE

L’article touche à sa fin en notant que Philip Morris International a acquis les droits correspondant à de nouvelles façons d’inhaler la nicotine. En liaison avec des chercheurs extérieurs comme le docteur Jed Rose de la Duke University, l’inventeur du patch de nicotine.

Conclusion : « si ces nouveaux produits alternatifs sont appelés à réussir tant sur le plan de la réussite économique que de la santé publique, ce sera en procurant de la nicotine à un niveau comparable avec la cigarette ».