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6 Déc 2018 | Profession
 

Comme nous l’avons déjà annoncé, c’est devant la Cour d’assises du Nord que, cette semaine, quatre accusés encourent la perpétuité après le braquage particulièrement crapuleux d’un bureau de tabac dans le Vieux-Lille (voir Lmdt des 3 décembre 2018 et 1er août 2015).

La buraliste, âgée de 70 ans alors, frappée et ligotée, avait été laissée pour morte. Elle assiste au procès de ses agresseurs, en chaise roulante et l’esprit chancelant.

Au deuxième jour du procès, la Cour commence tout juste à aborder les faits. Sur les écrans, une terrible photo montre la buraliste, allongée sur le ventre, dans la réserve de la boutique, pieds et poignets liés, le visage tuméfié.

•• Le médecin est formel sur des coups d’une extrême violence : « Tellement forts que le cerveau s’est déplacé, arrachant des vaisseaux qui ont provoqué une hémorragie ». Des coups de poing, de pied, ou assénés avec une crosse, précisera encore le légiste.

L’avocat général, Bastien Madelon, se fait préciser : « l’infirmité permanente dont souffre la victime est entièrement imputable à l’agression ».

•• Juste avant le médecin, le directeur de l’enquête a confirmé que ce braquage est particulier : « On a trouvé des serflex (ndlr collier de serrage) sur place. C’est rare. On voit plutôt ça dans des affaires de séquestration entre bandes rivales sur fond de trafic de drogue. »

Au fur et à mesure des photos, les jurés refont le trajet des voleurs, balisé par des indices numérotés : le tiroir-caisse et les cartouches de cigarettes dans des sacs, la fenêtre ouverte de la fuite, une casquette oubliée … La victime avait été retrouvée avec un sac plastique autour du cou. Impossible de savoir pourquoi.

•• Marie-Thérèse Pâques n’a jamais été en état d’être entendue. Plus le temps passe, plus elle est désorientée. Elle est incapable de saisir ce qui se joue au procès. Tassée dans sa chaise roulante, elle sourit aux accusés.