Après avoir utilisé « le marketing de ciblage des jeunes », la stratégie des plaignants dans le procès contre les industriels canadiens du tabac (voir Lemondedutabac des 12, 13, 14 mars et 3, 14 avril) tente d’utiliser le biais de la contrebande.
A l’occasion de questions à un témoin, les avocats du recours collectif ont cherché à établir « une implication des cigarretiers dans la contrebande du tabac et la mise sur le marché de produits n’affichant pas les avertissements obligatoires sur les dangers liés au tabac ». Objectif : contrer la défense des industriels qui plaide la non-responsabilité par rapport aux conséquences des choix faits par des fumeurs parfaitement informés.
Les avocats de la défense ont déclaré l’allégation irrecevable puisqu’elle ne figurait pas dans le libellé de la poursuite. Ce point litigieux fait donc l’objet d’un recours parallèle en illégalité.
Ce procès réunit en recours collectif près de deux millions de fumeurs et ex-fumeurs québécois, qui réclament aux industriels canadiens du tabac – Imperial Tobacco Canada (filiale de BAT dans ce pays), JTI-Macdonald et Rothmans/Benson&Hedges – quelque 27 milliards de dollars de dommages et intérêts.