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28 Nov 2012 | International
 

Comptabilisant près de 90 jours d’audience, le procès en recours collectif contre l’industrie canadienne du tabac (voir le dernier point Lemondedutabac du 4 octobre) accueille à la barre, depuis ce lundi 26 novembre, l’historien américain Robert Proctor, fervent militant anti-tabac. Son audition, en tant que « témoin expert », doit durer quatre jours.

Malgré les objections des fabricants mis en cause – JTI-Mac Donald, Imperial Tobacco (filiale de BAT dans ce pays) et Rothmans Benson & Hedges -, Robert Proctor (de l’Université de Standford) a finalement commencé à témoigner, à la demande des parties plaignantes, sur trois expertises présentées par l’industrie, dont il a critiqué d’emblée « les erreurs significatives et méthodologiques ».

La défense des fabricants, qui contestent déjà la crédibilité et la neutralité de l’historien américain, a également remis en cause ses connaissances sur les spécificités canadiennes.

Robert Proctor épluche depuis dix ans les « tobacco documents » (archives des cigarretiers américains des années 50/60 tombées dans le domaine publique) et en a tiré, en février dernier, un ouvrage de 750 pages, plus proche du réquisitoire que du livre d’histoire : « Golden Holocaust : origins of the cigarette catastrophe and the case abolition » (voir Lemondedutabac du 27 février).

Il a déjà témoigné à une trentaine de procès, en plus d’avoir écrit de nombreux articles sur le sujet, décrivant, sans la moindre nuances, les responsables de l’industrie du tabac comme « des vendeurs de drogues, des manipulateurs d’enfants ou même des marchands de cancer ». C’est un fervent « abolitionniste des cigarettes ».