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19 Jan 2020 | Observatoire, Profession
 

On sait qu’il existe, en France, un « indice des prix hors tabac » sur lequel se base le calcul d’un certain nombre de contrats mais aussi des pensions alimentaires ou du Smic. Ainsi, l’indice retenu pour le Smic est défini comme celui des « ménages urbains dont le chef est ouvrier ou employé, hors tabac ».

Or les dernières (et prochaines) hausses des prix du tabac – dans le cadre de la « trajectoire fiscale » menant au paquet à 10 euros, cette année – sont telles qu’elles pèsent quand même sur les pouvoirs d’achat. Ceux des milieux modestes, à l’évidence.

Et cela se voit car l’Insee « réintègre » le tabac dans ses statistiques, notamment pour le calcul du « taux d’inflation moyen », basé sur la hausse des prix à la consommation.

•• Ainsi, après la hausse des prix du tabac du 1er novembre dernier (voir 23 octobre 2019), l’Institut national de la Statistique annonçait (déclaration reprise par l’AFP le 12 décembre) : « la hausse des prix à la consommation a rebondi en novembre à 1 % sur un an, contre 0,8 % le mois précédent, soutenue par les prix du tabac, de l’alimentation et des services » (on notera que le tabac est cité en premier).

Un peu plus loin dans cette même communication, on retrouve : « cette petite hausse de l’inflation est liée à une forte croissance des prix du tabac sur un mois (+ 0,6 %) et à celle plus modérée des prix de l’énergie et de l’alimentation. »

Conséquence, toujours pour novembre, « les achats alimentaires se sont nettement repliés (-0,8 % après + 0,8 %) en raison de la baisse de consommation de tabac, en lien avec la hausse des prix, a précisé l’institut statistique dans un communiqué » selon une dépêche AFP du 20 décembre.

•• Reste que pour 2019, l’inflation s’est maintenue à un niveau encore modéré de + 1,1 %.

Mais si ce taux repartait à la hausse cette année, dans la mesure où les augmentations des prix du tabac de mars et novembre seront toujours bien prises en compte par l’Insee dans son calcul du « taux d’inflation moyen », et se mettait à tutoyer les + 2 % … il n’est pas sûr que la nouvelle soit bien accueillie tant par le Gouvernement que par nombre d’employeurs.

C’est généralement à partir de 2 % que les revendications d’augmentation des rémunérations resurgissent en force. La situation est déjà suffisamment sensible sur le plan social.