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19 Juin 2018 | Profession
 

Mise à mal dans un marché des jeux et paris très concurrentiel, la filière hippique doit être profondément réformée et mieux régulée, tandis que le statut du PMU, son fer de lance, pourrait être « réexaminé », estime la Cour des comptes dans un rapport du 17 juin, annonce l’AFP (voir Lmdt des 27, 15 et 13 avril).

La juridiction s’est penchée sur l’ensemble des 235 sociétés de courses françaises, ainsi que sur les organismes comme le PMU ou la Fédération nationale des courses hippiques (FNCH), et rappelle que la filière bénéficie d’un monopole pour l’organisation des paris hippiques.

•• En 2017, le total des enjeux récoltés par le PMU s’est élevé à 9,93 milliards d’euros, en croissance de 2 % après plusieurs années de baisse, dans un marché des paris et jeux fortement concurrentiel où la Française des Jeux – mais aussi les sites de paris sportifs en ligne – font tout pour attirer et séduire les joueurs.

•• Pour la Cour des comptes, « l’institution des courses subit depuis le début de la décennie 2010 une diminution sensible de ses ressources en raison de la concurrence croissante subie sur le marché des jeux ».

Or, la gouvernance de la filière hippique, telle qu’organisée actuellement, « ne permet pas un pilotage stratégique efficace », et elle est également pénalisée par « l’absence de stratégie claire de l’État », pointe le rapport.

Son « cadre juridique » est par ailleurs « inadapté » selon la Cour : il « laisse subsister des pratiques contraires aux objectifs de lutte contre le blanchiment des capitaux, et n’assure pas la maîtrise du développement considérable de l’activité des parieurs professionnels internationaux ».

•• Concernant plus particulièrement le PMU – qui a un statut de Groupement d’intérêt économique (GIE) et regroupe une soixantaine de sociétés de courses – « sa transformation stratégique doit être poursuivie et approfondie », et « une évolution » de son « statut pourrait être envisagée, pour l’adapter à la nature commerciale de son activité » souligne la Cour des comptes.

•• Elle ne se fait pas plus précise dans ses recommandations. Mais, hasard du calendrier, son rapport est publié le même jour que le projet de loi Pacte ouvrant la voie à une future privatisation de la Française des Jeux (voir Lmdt du 13 juin).

Cette privatisation « pourrait affecter l’équilibre du marché des jeux privant l’État de sa capacité d’action à l’égard des initiatives commerciales de la FDJ, dont il a fait usage par le passé afin de préserver l’équilibre économique des filières de jeu », souligne le rapport.

•• La Cour estime également que « la pertinence du monopole » dont la filière bénéficie pour l’organisation des paris hippiques « peut être questionnée », et appelle à « engager une réflexion sur la pertinence de son maintien ».