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9 Nov 2018 | Profession
 

Selon Le Figaro, Jean Arthuis – qui vient de présenter son rapport sur la filière équine (voir Lmdt de ce 8 novembre) ne ferait pas confiance à France Galop et au Trot pour réformer l’opérateur. Le quotidien apporte plus de détails et son analyse. Extraits.

La préconisation la plus radicale de Jean Arthuis : en finir avec le contrôle du PMU par France Galop et Le Trot au travers d’un GIE (Groupement d’intérêt économique). Transformer l’opérateur de paris hippiques en société commerciale dont l’actionnaire majoritaire serait l’État. Autrement dit, nationaliser le PMU. « Les représentants de l’État au sein du conseil d’administration devront être majoritaires en voix », lit-on dans ce document.

•• Si cela représente une perte de pouvoir pour France Galop et Le Trot, en revanche, les sociétés de courses ne devraient pas perdre de recettes. Aujourd’hui, elles touchent à 50/50 la totalité du résultat net du PMU, soit près de 800 millions d’euros par an. Dans le nouveau système, le PMU les rémunérerait pour l’organisation des courses et le versement des prix aux chevaux qui courent. Les montants devant être similaires, selon Jean Arthuis.

•• Pour justifier cette nationalisation, le député européen met plusieurs points en avant.

 « Le monde des courses, c’est l’entre-soi. Il faut en finir » explique Jean Arthuis au Figaro. En contrepartie, le PMU obtiendrait la garantie de garder le monopole sur les paris hippiques dans le réseau physique pendant quinze à vingt-cinq ans. Une sécurisation de ses droits qui n’est pas anecdotique car, aujourd’hui, une simple loi pourrait remettre en cause ce monopole.

 L’État pourrait aussi faire des efforts. Par exemple, accepter que les taxes soient perçues sur le PBJ (produit brut des jeux) – le vrai chiffre d’affaires du PMU – et plus sur les mises. Par ailleurs, Jean Arthuis estime que l’adoption du statut de société permettrait notamment à l’opérateur de contracter des emprunts alors que c’est interdit aux GIE.

•• Par ailleurs, Jean Arthuis engage le PMU à revoir sa stratégie. Il plaide pour l’arrêt des activités de paris sportifs en ligne et de poker sur le Web : « très peu rentables », estime le député européen.

Autre recommandation : diminuer le nombre de paris possibles sur une même course pour clarifier l’offre. Cela n’empêcherait pas de lancer de nouveaux produits. Comme l’offre de pari en direct (« live betting ») sur le résultat final de la course,

•• Sur beaucoup de sujets, Jean Arthuis et Cyril Linette ont peu ou prou la même analyse (voir Lmdt du 16 juillet). Le rapporteur est plus précis sur un point : les nécessaires économies que devra faire l’opérateur de paris hippiques (voir Lmdt des 30 octobre et 13 avril). Dans le viseur de Jean Arthuis, les dirigeants comme les collaborateurs. « La mission demande à ce que les salaires des cadres dirigeants du PMU soient revus afin de les associer aux efforts de réduction des avantages demandés à l’ensemble des agents », selon le rapport.

•• Une série de propositions qui sont désormais sur la table du Premier ministre. Les prochains mois diront si le Gouvernement veut entamer cette réforme d’envergure ou pas.